mardi 7 avril 2015

Tsuwano : temples, sanctuaires, églises et le Bocuse nippon

8h06, départ en bus pour la gare d'Izumo-Shi. C'est avec regrêt que je quitte la pension du cap Hino. Pour l'instant, c'est le meilleur hébergement du voyage : pas cher, excellente bouffe, proprios super sympas, emplacement idéal en pleine nature mais pas inaccessible ! Par contre, la photo des adieux est malheureusement floue....

3 heures et 2 trains plus tard, arrivée en fin de matinée dans la petite ville de Tsuwano. A peine descendu du train, je sais que je vais aimer cet endroit ! C'est tout petit, le centre ne comptant que 3-4 rues, mais on s'y sent bien, une ambiance nostalgique mais encore bien vivante. Enfin, une ville de province nippone qui a du caractère ! En se baladant dans les rues, on peut s'imaginer ce que devait être le Japon il y a 50-60 ans.


Mon hébergement du jour est une ryokan, un hôtel traditionnel, située à 200 m à pied de la gare. Malgré cela, l'endroit est super calme et pour une bonne raison : il ne passe que 4-5 trains par jour. Le bâtiment est très vieux, mais bien entretenu et ma chambre est magnifique, bien aménagée et spacieuse ! Je suis accueilli par une petite mamie souriante qui pète la forme.

Le temps commence à s'améliorer, il ne pleut plus et j'ai même aperçu un coin de ciel bleu. Enfin, après 4 jours de flotte ! Je pars à la découverte du coin.

Tout d'abord, je pars en direction des montagnes et visite un beau temple en discutant avec un retraité photographe amateur qui me donne de bons conseils sur les sites à voir dans la région de Kyushu où je me rendrais en fin de semaine.

Ensuite, je suis un ruisseau à l'eau limpide jusqu'à une église. Oui, vous avez bien lu, une église au Japon. Avant son interdiction par le shogunat au 17ème siècle, le christianisme avait réussi à s'implanter dans l'ouest et le sud-ouest du Japon et est encore présent dans certains endroits. Dans l'absolu, la religion chrétienne ne m'intéresse pas du tout, mais l'endroit est joli, en pleine nature, au milieu des cerisiers et fait un bon motif photographique :-).

Redescendu de la montagne, je m'achète un sandwich dans un petit convinience store (magasin ouvert 24h/24) et vais déjeuner en admirant le tapis de fleurs laissé par les cerisiers (avec le temps pourri, la floraison est malheureusement presque terminée partout...).
A la sortie de Tsuwano, je visite un sanctuaire Inari, perché sur la montagne et accessible en traversant des centaines de portes Torii vermillon (un peu comme à Fushimi dans le sud de Kyoto). Au sommet, j'arrive sur une vaste esplanade avec plusieurs beaux bâtiments, eux aussi tous de rouge vêtus.


De là, je fais une mini-randonnée jusqu'aux ruines du château de Tsuwano. En chemin, je tombe plusieurs fois sur des panneaux disant de ne pas quitter le sentier en raison de la présence d'ours. Gloups, je vais marcher plus vite ! Au final, les ruines s'avèrent assez décevantes mais au moins la vue sur la vallée est belle, malgré le ciel de nouveau plombé.


Un peu cassé, je décide de prendre le télésiège pour redescendre. Grosse erreur : l'engin date au moins du temps des dinosaures et on se balance pendant 10 min. à 30 m du sol. Arrivé en bas, je suis vert comme les sapins environnants...
Afin de me remettre de mes émotions, je me promène le long du fleuve. De l'autre rive, on voit très bien le sanctuaire Inari avec ses portes rouges qui jonchent la montagne.


De retour en ville, je flâne dans les rues, admirant les vieilles maisons et magasins traditionnels. Le musée consacré au peintre Hokusai étant fermé, je me rabats sur une brasserie de saké :-). Après dégustation, j'achète une bouteille comme petit cadeau pour la famille de Kumiko à Kyushu.


En soirée, après un bon bain relaxant, il est temps de passer à table ;-). Le dîner, servi dans une belle pièce avec paravent est tout simplement extraordinaire. Tout est raffiné, parfaitement assaisonné et quelles saveurs ! Le Buri (poisson de la famille des Seriola) gratiné en papillote à la sauce Yuzu et aux champignons est à se damner et que dire des sashimis de dorade et bonite qui fondent dans la bouche !


Chère pension du cap Hino, je suis désolé de vous apprendre qu'il faudra vous contenter d'une médaille d'argent, la ryokan de Tsuwano est le champion culinaire du voyage San'in !
Après cette béatitude des papilles, alors que j'étais en train de buller en regardant la TV, la petite mamie frappe à ma porte et m'apporte une dégustation de saké, offerte par la maison. Quel service ! Campai (à la votre) !


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