mercredi 30 avril 2014

Entre nature et ville, les bourlingueurs de Kôchi


La tempête est terminée, le ciel est bleu, la mer plus calme et le cap de Muroto est toujours aussi beau ! Après une bonne nuit de sommeil et un petit déjeuner copieux, nous repartons en promenade. Nous ne sommes pas pressés, notre bus ne part que vers 11 h. Alors que les parents restent sur la cote, avec Kumiko nous allons visiter un temple en pleine montagne.

Nous empruntons pour y arriver le chemin des pélerins, ce qui signifie : une pente raide et beaucoup de marches ! Le site est joli sans être vraiment spectaculaire, au calme dans la nature, avec quelques belles statues de bouddha.


Ensuite, retour au bord de mer pour une dernière balade le long de l'océan avant de partir.
Pour atteindre notre destination du jour, Katsurahama, une plage au sud de Kôchi, nous allons à nouveau devoir prendre plusieurs moyens de transport : un bus, deux trains, un tram et de nouveau un bus.

Après une petite heure de bus, nous prenons un train soit-disant panoramique. En fait, on a juste la possibilité d'aller dehors sur le côté du train, dans une sorte de couloir en plein air, c'est tout. En outre, le trajet dure 45 min. de plus et au final il n'y a pas grand chose à voir. Une véritable arnaque ce train !
Nous arrivons sur Kôchi, la capitale de la préfecture du même nom en début d'après-midi. Notre bus pour Katsurahama ne partant que 3 heures plus tard, nous laissons les bagages dans une consigne.

De la gare, nous nous rendons en tram au château de Kôchi. Celui-ci est situé dans un joli parc et surplombe la ville. Après une visite de l'intérieur du bâtiment principal (pas mal mais sans plus), nous nous rendons compte qu'il ne nous reste plus que 45 minutes avant le départ du bus. Nous ne pouvons pas nous permettre de le louper, le suivant étant 3 heures plus tard... Nous donnons donc rendez-vous aux parents à l'arrêt de bus et partons à la gare en courant. Après 20 minutes de footing, nous arrivons crevés à la consigne, récupérons les bagages de tout le monde puis reprenons le tram jusqu'à l'intersection où se trouve notre arrêt de bus. Arrivés sur place, nous nous apercevons que le bus ne part en fait que 30 minutes plus tard, l'incapable de l'office de tourisme nous ayant donné les mauvais horaires... Quelle course pour rien !
Le trajet de 30 min. en bus s'avère intéressant en raison du trajet emprunté : les rues sont parfois si étroites que les voitures en face doivent reculer sur plusieurs centaines de mètres pour nous laisser passer, on se croirait en Sicile !


Arrivés à Katsurahama, nous déposons les bagages et allons nous promener sur la plage. Ce mini-parc naturel est entre autres réputé pour sa statue de Sakamoto Ryoma, le plus connu des révolutionnaires qui a contribué à renverser le shogunat Tokugawa et à moderniser le Japon.


Ensuite, retour à la pension, située à 5 minutes de la plage. Le diner s'avère une fois de plus excellent, avec du poisson ultra-frais, mais sans toutefois atteindre la qualité de la pension de Murotomisaki.

mardi 29 avril 2014

Hospitalité nippone, humilité devant la nature à l'état brut et paradis culinaire

Les grenouilles croassent toujours, elles sont heureuses c'est le déluge ! Hier soir il pleuvait pas mal, ce matin c'est une véritable tempête. Après le petit déjeuner, nous partons en voiture avec les proprios de la pension. Malgré les trombes d'eau, nous visitons quelques unes des attractions touristiques de la région, entre autres une zone sur la cote où l'érosion a transformé une falaise en beignet, avec un énorme trou au milieu et un temple à flanc de montagne où des pélerins escaladent les escaliers ruisselant d'eau pour atteindre la pagode au sommet.


Les proprios de la pension sont vraiment trop gentils ! Hier ils sont venus nous chercher à la gare, ce matin ils prenent une bonne heure de leur temps pour nous faire visiter le coin avant de nous laisser au train. Leur pension était très sympa, de belles chambres, un accueil exceptionnel, encore un endroit à retenir pour le prochain voyage à Shikoku, mais sous le soleil !
A Hiwasa, nous prenons une ligne de train JR puis pendant 10 min. une ligne privée et pour finir un bus pendant une heure avant d'arriver à notre destination du jour, Murotomisaki, une des pointes sud de l'île de Shikoku. L'arrêt de bus est juste à côté du cap et la pension à 50 m de là. Difficile d'être mieux située !

Après avoir déposé les bagages dans les chambres, nous partons nous balader le long du cap. Un chemin touristique longe toute la cote, permettant d'admirer la force sauvage de l'océan et les beautés de la roche taillée par l'érosion.
C'est très impressionnant, surtout aujourd'hui avec la tempête. Les trombes d'eau ont laissé place à un espèce de crachin, mais avec des vents encore très forts. Le climat à Shikoku étant très chaud, comparable à la Sicile, la végétation est luxuriante, une véritable jungle au bord de l'eau. Nous restons une bonne heure dehors à admirer la mer et la nature.


Sur le chemin du retour, nous tombons sur un immense ficus dont les racines se sont étalées en surface, s'accrochant aux rochers voisins, et ce afin de mieux résister aux tempêtes, très fréquentes dans cette région, à qui l'on a donné le surnom de "Champs Elisées des ouragans" :-).
Un peu fatigués par cette longue promenade au grand air, les parents se reposent pendant que Kumiko et moi allons nous relaxer dans les bains de la pension. C'est très bien fait, avec deux grandes salles de bain, une pour les hommes et une pour les femmes, avec respectivement des douches et une énorme baignoire.


En soirée, nous allons diner dans la grande salle à manger de la pension. Et quel diner ! En tout, une dizaine de petits plats, en majorité du poisson cru (dont de la baleine !) et des légumes, mais également une délicieuse soupe au sanglier. Je pensais avoir atteint des sommets culinaires à Kada, mais ici tout est encore meilleur. Franchement, c'est digne d'un très bon restaurant !


Pour couronner le tout, cette pension est la moins chère de tout le voyage ! Après ce repas de gourmet, nous remercions la propriétaire et allons dormir du sommeil du juste (bien repu) :-).

lundi 28 avril 2014

Retrouvailles en mer, Shikoku la sauvage nous voilà !

Après une très bonne nuit, au calme, bon petit déjeuner, puis départ pour la gare en voiture avec la proprio de la pension. L'endroit nous a bien plu, accueil très chaleureux, repas excellents, sanitaires impeccables, le niveau monte !


Aujourd'hui, nous allons quitter l'île de Honshu (la plus grande de l'archipel nippon) pour nous rendre en ferry à Shikoku (la plus petite des 4 îles principales). De Kada, nous prenons le train pour le port de Wakayama, où nous retrouvons Kumiko qui va passer quelques jours avec nous.
La traversée entre Wakayama et Tokushima (une grande ville sur la côte est de Shikoku) d'une durée de 2 heures se déroule sans problème, même si le temps est en train de se dégrader rapidement :-(.
A Tokushima, nous allons chercher de quoi manger. En effet, ce soir, pas de diner possible à la pension et vu que notre destination est de nouveau un patelin paumé, nous préfèrons être prudents après l'expérience ville morte à Kada...


Ensuite, nous repartons en train jusqu'à Hiwasa, notre destination finale. Sur place, les propriétaires de la pension viennent nous chercher en voiture et nous emmènent jusqu'à leur maison, en pleine nature entre mer et montagne, à côté de rizières. La région est magnifique, une cote très découpée et sauvage. C'est vraiment dommage que le temps soit si pourri ; il se met à pleuvoir, la tempête commence :-(.

Le propriétaire est un ancien champion de surf reconverti en agriculteur (le champ de riz devant la maison est le sien) et qui vient en outre juste de remporter les élections cantonales. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous n'avons pas pu réserver à diner : la veille ils étaient 30 chez lui pour fêter la victoire et donc aujourd'hui sa femme se repose et ne fait pas la cuisine !


Arrivés sur place, nous partons avec le monsieur faire une petite promenade en bord de mer. Malgré le vent et la pluie, nous pouvons quand même un peu profiter des paysages splendides avant de rentrer à l'abri de la maison du bout du monde. En soirée, nous dinons tranquillement dans l'une de nos chambres (nous avons 2 chambres mitoyennes, toutes les deux très belles) et papotons avec le proprio avant de tomber de sommeil en écoutant le croassement des grenouilles.

dimanche 27 avril 2014

Changement de décor et station balnéaire fantôme

Nuit de m... grâce à un groupe de jeunes qui a fait du bordel et un karaoke jusqu'à 3 h du mat...
Il faut dire que contrairement à la 1ère nuit où nous étions tous seuls dans la pension, depuis hier soir ils ont fait le plein. Dans la salle à manger, 20 personnes viennent prendre le petit déjeuner !
Mais bon, ce n'est pas une raison pour gueuler au milieu de la nuit...
En résumé, la pension Ikkyu était pas mal, surtout les diners de très très bonne facture, mais par contre côté équipements sanitaires ce n'était pas le top, loin de là et quand ils ont du monde, ils devraient faire respecter une sorte de "couvre-feu" à partir d'une certaine heure. Ils ne vont obtenir qu'une note moyenne !

Aujourd'hui, beaucoup de trajets au programme, nous changeons complètement de région, notre destination est une station balnéaire à 15 km de Wakayama, une grande ville au sud d'Osaka.
Nous commençons par prendre un taxi jusqu'à une autre gare d'Arashiyama, puis 2 lignes de la compagnie privée Hankyu. La région d'Osaka est desservie non seulement par l'ancien monopoliste JR (Japan Rail), une régie de métros et de bus mais également par 5 compagnies privées opérant chacune dans une direction différente. Hankyu par exemple dessert le nord d'Osaka, Kyoto et Kobe.
Chacune de ces compagnies privées possède non seulement un réseau de chemin de fer, mais également des autoroutes, des sociétés de fret ainsi que nombreux centres commerciaux.  Hankyu est un des plus anciens conglomérats et la compagnie ferroviaire préférée des habitants d'Osaka car elle est non seulement la moins chère mais aussi la plus confortable avec des wagons à la livraison bordeau très classe et des sièges recouverts de velours.
Les lignes du réseau Hankyu collaborent également avec le métro d'Osaka et nous emmènent jusqu'à la gare de Tengachaya, au sud de la ville. De là, nous prenons un train express d'une autre compagnie privée, Nankai jusqu'à Wakayama. Cette société est tout le contraire de Hankyu : les trajets sont chers, les lignes pas pratiques et les trains de médiocre qualité, notre wagon ayant par ex. anciennement servi comme wagon fumeur et ça se sent encore...
Nous arrivons à Wakayama sur le coup de 13 heures et changeons pour la dernière fois de train afin de nous rendre à Kada, notre destination finale.
Kada est censée être une station balnéaire renommée, mais franchement c'est bien mort ! De la gare, nous devons marcher en plein soleil pendant 20 minutes avec les valises le long d'une route sans trottoir. Là aussi, la prochaine fois je prévois un taxi... La pension est très sympa, avec une très grande chambre qui donne sur la mer. Après avoir posé nos valises, nous demandons aux proprios où est-ce que l'on peut aller déjeuner et apprenons qu'aux environs il n'y a qu'un café qui fait des sandwichs, sinon rien d'autre même pas une épicerie.... Le sentiment de ville fantôme se confirme !


Nous nous rendons à pied au café en question et mangeons des sandwichs pas mauvais du tout mais chers et dans une atmophère sympa mais malheureusement enfumée.
Ensuite, nous allons faire une promenade sur le bord de mer. A part des touristes-pêcheurs venus pour la journée, quelques autres pêcheurs en train de faire sécher des algues et des motards qui jouent aux kakous sur leurs engins bruyants, il n'y a rien à voir, même pas une belle plage. Quelle déception !


Après que papa soit rentré à la pension, nous continuons l'exploration de cette ville fantôme et découvrons au bout de la jetée la seule véritable attraction touristique du coin, le sanctuaire shinto d'Awashima-jinja. De nombreux japonais croient que certains objets, en particulier les poupées Hina (sur la photo), ont une âme. Ainsi, quand une personne chère décède, les objets qu'elle possède ne sont pas jetés mais donnés au sanctuaire d'Awashima où ils sont sanctifiés et gardés en attendant d'être brûlés ou laissés en mer lors de fêtes rituelles. Ce temple est petit mais regorge de milliers de poupées, statues de divinités, de grenouilles en pierre, etc. C'est une bonne surprise et redonne un peu d'intérêt à Kada !


Bien fatigués, nous rentrons à la pension et apprenons que la propriétaire du café où nous avons déjeuné a déposé pour nous un sac plein d'oranges. On lui avait demandé où l'on pouvait acheter des fruits et malheureusement dans Kada il n'y a aucun véritable magasin. De son propre chef, elle est donc allée au supermarché le plus proche (15 min. en voiture) et acheté pour nous des oranges. Quelle gentillesse et quelle prévenance ! Je n'ai jamais fait ce genre d'expérience en Europe !

En soirée, bain très reposant (il s'agit d'une véritable source d'eau chaude dans la pension !) puis succulent diner. Au menu : des sashimis de dorade et de crevettes, des mollusques ainsi qu'un ragout de poisson avec des légumes comme à Arashiyama. La qualité du poisson est exceptionnelle, un vrai régal. Le seul petit problème est taille des portions, qui sont vraiment gigantesques ! Dans tous les cas, meilleur diner en pension depuis le début du séjour !

samedi 26 avril 2014

Le plein de nature à Arashiyama

Après une nuit bien calme et reposante, je laisse les parents dormir et vais me promener aux abord de l'étang Ôsawa-ike. Malheureusement on ne peut pas faire complètement le tour de cet étang, une partie étant barrée, donc au final je fais une boucle à travers champs de bien 3 km pour arriver à rentrer à la pension ! Ensuite, bon petit déjeuner (avec du pain et de la confiture pour maman !) puis départ en bus pour Arashiyama.

Nous commençons la journée par un petit circuit nature : balade le long de la rivière Oi-Gawa puis dans le parc Kameyama et enfin traversée d'une forêt de bambous pour revenir au centre-ville. Bien qu'à seulement une 1/2 h du centre de Kyoto, Arashiyama est un vrai havre de nature. En 2 jours nous ne pouvons malheureusement qu'effleurer les nombreux endroits à visiter de cette magnifique région. Ca me plairait bien de venir y habiter quelques temps ! Cette promenade nous ayant ouvert l'appétit, nous achetons des korokke (croquettes de pommes de terre) et des minchikatsu (croquettes de viande hachée) dans une boucherie ainsi que des fruits et pique-niquons sur des bancs dans la gare.


Ensuite, nous reprenons le bus pour aller visiter dans les montagnes le temple Adashino-Nenbutsu-Ji. Outre son nom à coucher dehors, ce site est caractérisé par le rassemblement de milliers de statuettes bouddhiques symbolisant les esprits des morts. C'est impressionnant mais pour être honnête à part les statuettes il n'y a pas grand chose à voir. Donc se taper 20 minutes de bus et payer 500 Yen d'entrée pour ça, c'est un peu une perte de temps et d'argent !

Nous ne nous attardons pas et rentrons au centre ville pour aller visiter le jardin d'un autre temple, le Tenryû-ji. Au départ nous hésitons car il faut payer séparément pour visiter le temple et son jardin. Nous décidons de ne faire que le jardin et franchement c'était le bon choix ! Il est immense et magnifique. C'est le plus beau jardin que j'ai jamais visité au Japon ! Il a été dessiné au 14ème siècle par un Musô Soseki, un moine bouddhiste Zen maître de l'art des jardins, autour d'un étang en forme du caractère japonais du coeur (心, kokoro).

Ce n'est pas cette partie du jardin qui m'a la plus fasciné, mais plutôt les chemins à flanc de montagne bordés d'une multitude de fleurs et d'arbres aux couleurs en parfait harmonie. Après la petite déception du temple dans la montagne, les parents sont enthousiastes ! Après s'être promenés pendant plus d'une heure dans ce paradis végétal, nous rentrons doucement à la pension.


En soirée, de nouveau excellent diner à la pension. Au menu : shabu shabu, la fondue japonaise. Contrairement à la fondue par ex. bourguignonne, la viande (de porc) n'est pas cuite dans de l'huile mais dans un bouillon à base de kombu (algues) et est en outre accompagnée de nombreux légumes, champignons et de tofu. Miam !

vendredi 25 avril 2014

Montagne de la tempête et paradis simiesque

Pendant que les parents dorment encore, je pars à pied en reconnaissance jusqu'à la gare de Shijo Omiya d'où nous allons partir pour notre prochaine destination, Arashiyama.
En marchant assez vite, je mets seul 15 minutes, donc avec les parents et les bagages il va falloir compter 30-40 minutes. C'est trop long et contraignant, en conséquence je demande au proprio de la pension de nous appeler un taxi.

Vers 11 h, nous quittons donc la pension Taiko-Ya où nous avons passé 3 nuits bien agréables. Malgré quelques petits inconvénients dus au bruit, une adresse à retenir !


11h20, départ avec la compagnie privée Randen pour Arashiyama (littéralement la montagne de la tempête), une zone montagneuse à l'ouest de Kyoto et haut lieu de villégiature des touristes japonais qui viennent y admirer les cerisiers en fleur (au printemps) et les feuilles d'érable (à l'automne).
20 minutes plus tard, nous arrivons en gare d'Arashiyama sous un grand soleil et au milieu de nombreux autres touristes. Afin de ne pas avoir à trimbaler nos bagages toute l'après-midi, nous partons tout d'abord en bus pour notre pension. Celle-ci est très bien située, en dehors de la cohue touristique du centre ville mais juste à côté d'un arrêt de bus.


Après avoir posé nos clous, nous allons visiter le temple Daikaku-ji à 5 minutes à pied de la pension. Cet endroit est vraiment une bonne surprise. Le site est très grand avec de nombreux bâtiments reliés entre eux par des sortes de chemins de ronde entourés de jardins, comme toujours super entretenus. En plus, il n'y a pas foule et nous pouvons donc admirer en toute tranquilité les arrangements floraux (ikebana), les jardins et les fresques murales. Le temple est bâti au bord de l'étang Ôsawa-ike, d'une grande beauté en toutes saisons, comme nous pouvons le voir sur une vidéo diffusée dans la salle d'accueil de bâtiment principal.

Après cette visite bien agréable, nous retournons au centre d'Arashiyama, plus précisément au bord de la rivière Oi-Gawa. Là se trouve une des principales attractions touristiques de la ville, le pont de bois Togetsukyô (pont qui traverse la lune). De ce pont, entre autres représenté sur une des estampes du très célèbre peintre Hokusai, on a de très belles vues au nord sur les montagnes environnantes et au sud sur de nombreux cerisiers en fleur.
De l'autre côté de la rivière, nous nous rendons à Iwata-Yama, la montagne des singes. Il ne s'agit pas d'un parc animalier à proprement parler, mais plutôt d'une grande zone montagneuse à la végétation luxuriante où résident en liberté des centaines de macaques du Japon. Le chemin d'accès est assez costaud, on franchit pas loin de 130 m de dénivelée en l'espace de 40 minutes. Heureusement que nous avons laissé papa au bord de la rivière, il n'aurait jamais pu arriver en haut !


Au départ les singes se font rares, mais dès que l'on arrive à proximité du sommet, on ne risque de pas de les manquer, ils sont partout, les plus jeunes jouant dans les arbres pendant que les vieux méditent. Du haut de la montagne, on a une vue magnifique sur tout Kyoto.
Ensuite, nous repassons le pont Togetsukyô et rentrons en bus à la pension. La propriétaire de l'endroit est une petite bonne femme un peu bordélique mais bien marrante. Notre chambre est grande et très correcte. Par contre nous partageons les sanitaires avec les propriétaires, ce qui n'est pas vraiment idéal.

Après s'être posés un peu, nous allons diner. Au menu : yu-dofu (tofu cuit dans un bouillon à base de bonite), goma-dofu (tofu mélangé à du sésame) sashimi et tempura. Tout est très bon, rien à voir avec la pension de Nara !

jeudi 24 avril 2014

Déception dorée, découverte de la vrai ferveur et des beautés florales

Après une nuit un peu plus calme (ou alors vu la fatigue je n'ai rien entendu...), nous retournons à "L'atelier de coquin" pour les appros du petit déj, mais ce coup-ci sans hareng :-).
Première destination du jour, Kinkaku-ji, le temple au pavillon d'or, situé au nord-ouest de Kyoto.


Contrairement à son frère d'argent, l'endroit n'est pas un havre de calme et d'harmonie, plutôt un centre touristique bondé et clinquant. Franchement, c'est une grosse déception. Le pavillon en lui-même n'a rien d'extraordinaire, l'or lui donne une apparence "nouveau riche" très artificielle. Le jardin autour est joli, mais là aussi ne soutient pas la comparaison avec celui du pavillon d'argent. Et le flux incessant de touristes par cars entiers n'arrange rien...
Voulant échapper à la cohue touristique, nous voulons rapidement partir pour notre prochaine destination, le temple Ryoan-ji, mais les bus de ligne n'arrivent pas (à cause du bordel mis par les cars de touristes...). En plus, nous avons rendez-vous à 14 heures chez l'oncle d'un ami japonais de Kumiko (que je connais également et qui habite en Allemagne). Son oncle est un artisan qui tisse avec sa femme des Obi (la ceinture des kimonos). Nous décidons de ce fait de changer nos plans et partons directement pour le quartier de l'atelier de tissage.

Arrivés sur place, trouver un resto/snack ouvert s'avère mission impossible vu que c'est le jour de fermeture du quartier (au Japon les magasins décident individuellement ou par quartiers leur jour de fermeture hebdomadaire). En cherchant bien, nous trouvons un petit magasin qui vend des bentô (sortes de plateaux-repas très variés). J'en profite pour montrer l'adresse de l'atelier de tissage et demander où c'est. Les vendeuses n'en savent rien, mais elles appellent les gens avec qui nous avons rendez-vous pour se renseigner. Elles nous indiquent alors un temple aux alentours où nous pouvons aller manger et nous disent de revenir ensuite afin qu'elles nous emmènent elle-mêmes à l'atelier !


Nous nous rendons dans le temple, Shakuzoji, où se tient une fête. Ce lieu est l'antithèse du pavillon d'or. C'est un temple inconnu, petit, simple et dont il émane une sensation de ferveur, d'authenticité ! Nous trouvons une petite place dans le jardin pour nous asseoir et manger sans déranger. A ce moment là, une vieille dame vient vers nous et se présente comme la mère de mon ami Hatano. Elle a été appelée par les vendeuses du marchand de bento et est venue nous chercher pour nous emmener à l'atelier de tissage car c'était plus simple que d'expliquer le chemin au téléphone !
Je profite de sa présence pour en savoir plus sur la fête célébrée dans ce temple. Celui-ci est consacré à la guérison et sur son fronton on y trouve partout des représentations de tenailles et de clous. Ces outils sont les symboles de la maladie combattue avec succès, les clous étant le mal extrait du corps du malade, les tenailles sa volonté et la médecine. Une plaque représente un malade guéri, ce malade en ayant fait don au temple en guise de remerciement. Cette fête célèbre la victoire sur la maladie. Elle a lieu une fois par mois et outre la partie religieuse, c'est l'occasion pour les personnes présentes de pouvoir également faire gratuitement un check-up, effectué par des médecins bénévoles d'un hôpital voisin.
Après ces explications très intéressantes, nous partons avec la maman de Hatano.


Arrivés sur place, nous entrons dans l'atelier, qui est en fait l'arrière de la maison de l'oncle et de la tante de Hatano et ne consiste qu'en deux métiers à tisser d'apparence antidiluvienne qu'ils ont eux-même fabriqué et breveté ! Ils nous expliquent comment ça marche (je ne comprends pas tout, c'est pourquoi j'ai fait une vidéo...) puis nous invitent à prendre le thé. Ils ont tous les deux dans les 75-80 ans et travaillent encore, tous les deux, seuls. C'est impressionant et désolant à la fois, car cela signifie qu'il n'y a personne pour reprendre leur activité...


Ensuite, nous reprenons le bus (après avoir été raccompagnés à l'arrêt par la maman de Hatano !) pour notre dernière destination de la journée, le château de Nijô et ses jardins.


Ce château a été construit au début du 17ème siècle, sur ordre de Tokugawa Ieyasu, le fondateur du shogunat Tokugawa qui a duré plus de 250 ans et s'est terminé en 1867 avec la restauration Meiji.
Avec l'avènement de la dynastie Tokugawa, Edo (l'actuelle Tokyo) est devenue la nouvelle capitale du Japon. Toutefois, le shogun revenait souvent à Kyoto, entre autres pour surveiller l'empereur et sa cour, qui ont continué de résider à Kyoto jusqu'au début de l'ère Meiji. Le château de Nijô était alors la résidence temporaire des shoguns Tokugawa lors de leurs visites à Kyoto.

Le château en lui-même est très intéressant à visiter (avec de nombreuses fresques sur les murs et les portes coulissantes, qu'il est malheureusement interdit de prendre en photo...), mais pour moi les jardins qui l'entourent sont le véritable intérêt du site ! Même si la floraison des cerisiers est quasiment terminée, celle d'autres fleurs bat son plein, le Japon en ce moment c'est un véritable paradis de couleurs et de senteurs ! Après la visite du bâtiment principal, nous faisons le tour des jardins et admirons les beautés florales jusqu'à la fermeture à 17 h.


Après cette journée bien remplie, nous nous posons un peu à la pension avant d'aller diner. Vu que les parents sont assez vanés, nous décidons de retourner dans le resto de Kushi-Katsu qui nous avait tant plu avant-hier.

 Ce soir encore, l'accueil est parfait, tout est délicieux, que ce soit le salé ou le sucré, maman adore leurs beignets de banane nappés de chocolat !


mercredi 23 avril 2014

Du temple de l'eau pure au pavillon d'argent

Pas facile de faire une grasse mat quand on dort juste devant la salle de bain !
Et moi qui pensait avoir prévu un programme trop chargé pour les parents : les autres pensionnaires de Taiko-Ya débarquent à 23 h, se douchent (et nous réveillent...), le lendemain se lèvent à 6 h du mat (et nous réveillent...), puis partent pendant que nous prenons le petit déjeuner. Est-ce encore un voyage d'agrément ou déjà une forme de masochisme touristique ?

La tête au 3ème sous-sol, je me lève puis pars avec maman chercher de quoi petit-déjeuner. En chemin, nous tombons sur une boulangerie au nom marrant, "L'atelier de coquin". Nous y trouvons notre bonheur, enfin presque si maman n'avait pas pris au dernier moment un petit pain qui lui semble sympa, mais qui au final s'avère être fourré au hareng ;-).
Nous déjeunons tranquillement dans la salle commune de la pension puis partons à pied jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche. Contrairement aux jours précédents, il fait un grand ciel bleu et on va pouvoir se balader en T-Shirt !


Notre première destination du jour est le temple Kyomizu-Dera. Le bus nous dépose au pied de la rue qui monte au temple. Ce chemin étroit grimpe bien pendant presque 2 km et le dernier tiers est un goulot d'étranglement où les touristes restent aglutinés pour s'acheter de quoi bouffer ou des souvenirs débiles... Une fois arrivé sur le site proprement dit, c'est beaucoup moins la cohue, à croire que les marchands de souvenirs intéressent plus les touristes que le temple, on se demande bien pourquoi ils sont là ! Parmi les touristes, plusieurs groupes d'écoliers/lycéens dont la principale occupation semble être de se faire prendre en photo en groupe en faisant le symbole peace, ce qui a le don à force d'énerver mes parents ;-).


Ce temple, dont le nom signifie "temple de l'eau pure" en raison de la chute d'eau qui se trouve à l'intérieur de son enceinte, est l'un des endroits les plus célèbres de Kyoto. Il doit cette renommée surtout à la plateforme de son bâtiment principal, ressemblant à un immense échafaudage en bois et soutenue par des centaines de piliers. De là, on a une très belle vue sur Kyoto et les montagnes environnantes, un véritable océan de verdure. Lors de ma dernière visite, en mars 2011, j'ai eu la chance d'assister un soir à des illuminations sur ce site, c'était féérique !


Après une longue visite de ce bel endroit, nous redescendons par un autre chemin, afin d'éviter les blaireaux accros aux marchands du temple. A mi-hauteur, nous prenons un chemin de pélerinage qui à l'origine reliait le site de Kyomizu-Dera au sanctuaire de Yasaka, près du quartier touristique de Gion.
A l'heure actuelle, ce chemin est bien sûr parsemé de marchands de souvenirs mais fait moins artificiel que la rue d'accès à Kyomizu-Dera.

Au bout de la première rue, papa fait une pause à l'ombre pendant qu'avec maman nous allons visiter le site du temple Kodaiji. Ce site abrite d'une part le-dit temple mais également une gigantesque statue de Kannon-sama, la représentation féminine du bodhisattva de la compassion ultime (pour le commun des mortels : un bouddha féminin qui compatit :-)). Vu qu'il fallait payer pour visiter chacun des deux monuments (à Kyoto on paie pour chaque site touristique au moins 500 Yen, soit 3,5€) et que j'avais déjà visité le temple, nous sommes allés voir Kannon-sama. Ce site, dont le nom exact est Ryozen Kannon, est un mémorial consacré aux morts de la 2ème guerre mondiale sur lequel trône une statue creuse de 24 m de haut de Kannon-sama. C'était très impressionnant !
Ensuite, nos estomacs criant famine, nous redescendons au niveau de l'avenue principale et déjeunons dans un resto touristique. Bouffe correcte, mais sans plus.
Ayant fait le plein de calories et de forces, nous reprenons le bus (nous avons chacun un ticket à la journée, pas cher et super pratique) et faisons une halte au sanctuaire de Yasaka. Après Kyomizu-Dera, l'endroit n'a pas grand intérêt et nous poursuivons notre chemin vers le nord, jusqu'au temple Ginkaku-ji.

Ce temple au pavillon d'argent (signification de Ginkaku-ji) est lui aussi une des principales attractions touristiques de Kyoto. Mais vu qu'il est un peu excentré, je n'avais pas encore eu l'occasion de le visiter. Franchement ça vaut le coup !

Ce n'est pas vraiment le pavillon lui même qui fait de ce site un endroit exceptionnel, c'est plutôt l'harmonie de ce bâtiment avec le magnifique jardin et les montagnes qui l'entourent. Pour l'anecdote, le pavillon porte ce nom car il a été construit au 15ème siècle par un shogun voulant ainsi rivaliser avec son grand-père, qui avait pour sa part fait construire un autre bâtiment célèbre, le pavillon d'or (que nous allons visiter demain).
L'intention du shogun était de recouvrir le pavillon d'argent, mais à cause d'une guerre, la construction fut arrêtée et le pavillon ne reçut jamais reçu sa couche argentée.
Dans tous les cas, c'est un site de toute beauté, un de mes préférés de tout Kyoto !
En plus, nous avons eu la chance de le visiter une heure avant la fermeture, donc sans grande cohue touristique.
Directement à la sortie du temple commence le chemin des philosophes, promenade très agréable le long d'une petite rivière, en direction du sud. Mais il se fait tard, la journée a été longue et nous décidons donc de rentrer à la pension.


En soirée, nous allons diner juste à côté, dans un restaurant servant des Obansai, des petits plats très variés et très fins, une des spécialités de la cuisine de Kyoto. Nous avons bien mangé, certains plats étaient même succulents, mais au vu de l'addition, je trouve que le resto d'hier soir était mieux !