samedi 29 décembre 2012

Pleins feux sur Osaka, théâtre sur papier et omelettes coréennes

Le samedi et le dimanche, le ticket à la journée du métro d'Osaka est moins cher, 6€ au lieu de 8€.
La météo ayant annoncé du beau temps, je vais partir à la découverte de nouveaux quartiers et Kumiko va rendre visite à une de ses tantes qui habite au nord de la ville.

Première étape, Namba, le plein centre-ville d'Osaka. Voulant éviter les artères principales, blindées de monde, je pars à l'aventure près de la rivière Dotombori. Le coin est calme, il fait chaud et les bâtiments de ce quartier toujours aussi délirants et gigantesques. Je flâne jusqu'à l'arrêt suivant, Nipponbashi. De là, je change plusieurs fois de ligne pour me rendre à Hirano, un quartier au sud-est d'Osaka, que nous avons déjà visité la semaine dernière. Je voulais y retourner pour assister à une représentation de Kami-Shibai, une sorte de théatre de rue pour enfants où des artistes font défiler des illustrations en racontant des histoires, le plus souvent d'aventure ou effrayantes. Avant la représentation, les conteurs vendent aux enfants des friandises ou des petits gâteaux. Cet art de rue a malheureusement quasiment disparu et il ne reste plus qu'une dizaine d'artistes qui le pratiquent.

A Hirano, je me perds un peu, mais cela me permet, en demandant mon chemin, d'apprendre qu'une ligne de tramway roulait dans le passé dans ce quartier. De ce tram, il ne reste plus qu'une zone piétonne avec les vestiges d'une ancienne gare, les feux de signalisation de l'époque et des peintures murales.
La représentation de Kami-Shibai se déroule dans l'enceinte du temple shinto avec les nombreuses références à l'enfer que nous avons déjà visité. Arrivé sur place, j'apprends qu'il n'y a aucune représentation aujourd'hui, mais seulement chaque 3ème dimanche du mois. Grr.....

Vu la tronche que je tire, mon sort doit apitoyer la dame de l'accueil. En effet, elle va se renseigner et revient peu de temps après avec un moine. Celui-ci est un des derniers maître-conteur de Kami-Shibai. A défaut de pouvoir assister à une véritable représentation, j'ai droit de jeter un oeil derrière les coulisses de cet art.
Le moine m'emmène dans une sorte de débarras et me montre en détails toutes les illustrations utilisées pour conter les histoires en me relatant un peu l'histoire de cet art de rue. Je n'ai pas tout compris, mais c'était tout de même passionnant !
Sur le chemin du retour jusqu'à la gare d'Hirano, je découvre par hasard une boulangerie traditionnelle qui tombe à point nommé pour mon déjeuner :-).
J'y achète un Gobo-Pan (sorte de quiche au gobo, une racine apparentée au céleri mais bien meilleure !) et un Katsu-Sando (sandwich contenant une escalope pannée et du choux émincé). Ce dernier est succulent, j'aurais dû en prendre deux !

Prochaine étape de la journée, Tsuruhashi, le quartier coréen d'Osaka. Je me ballade un peu dans la galerie marchande à proximité de la gare, mais l'endroit n'est pas franchement agréable, beaucoup trop étroit, bondé et les employés des restos du coin passent leur temps à essayer de t'entraîner dans leur établissement, ce qui a le don de me prendre la tête. De ce fait, je ne m'attarde pas, préférant continuer mon exploration des différentes lignes de métro et quartiers attenants.
De Tsuruhashi, je repars en direction nord avec une ligne de métro toute neuve, que je ne connaissais pas encore. Je fais 2 haltes sur cette ligne, mais malheureusement les endroits où je m'arrête ne présentent aucun intérêt, il ne s'agit que de quartiers résidentiels quelconques.

A 15 h, je retrouve comme prévu la miss Kumiko dans le nord-est d'Osaka, dans le quartier de Taishibashi. Ensemble, nous nous baladons dans la grande galerie marchande du coin, qui abrite entre autres un temple shinto et quelques vieilles maisons, rescapées de la phase de modernisation des années 50.
Ensuite, nous nous rendons à l'est de Nipponbashi, quartier aux nombreux temples, tous en pleins préparatifs pour les cérémonies du nouvel an. L'atmosphère de recueillement est malheureusement gâchée par les innombrables hôtels de passe érigés juste à côté des lieux de culte. Je ne suis pas particulièrement religieux mais ce manque de respect me dégoûte.
A proximité de là, nous entrons dans Kuromon-Ichiba, le plus grand marché couvert d'Osaka. J'aime beaucoup cet endroit, très bruyant mais vivant et l'occasion de saliver devant les bancs de poisson, de légumes marinés et autres produits à base de tofu. Miam !

Ayant raconté à Kumiko mes mésaventures dans le quartier coréen, elle souhaite y retourner, afin de me montrer les coins plus agréables et authentiques. Le véritable Korea-Town n'est en fait pas près de la gare de Tsuruhashi mais à 15 min. à pied de là. Je ne risquais pas de trouver...
Arrivés sur place, la plupart des magasins sont malheureusement fermés (il est 19h) et l'endroit est un peu mort. Nous trouvons tout de même 1 bouiboui d'ouvert et nous régalons avec une omelette coréenne aux nouilles frittes et au kimchi (choux mariné dans du piment).

Bien cassés, nous rentrons à la maison. Après un bain bien mérité, dîner succulent à base de tempuras (je sais, je n'ai pas arrêté de manger, mais c'est ça aussi un voyage au Japon ;-)).

vendredi 28 décembre 2012

Petites ballades et paquet vivace

Au programme de la journée, exploration solitaire et pédestre de la ligne de RER Semboku près de laquelle j'habite depuis 2 semaines. Je connais bien l'arrêt le plus proche, Izumigaoka, mais par contre les autres arrêts limitrophes ne sont que des noms affichés dans les rames. Aujourd'hui j'ai l'intention d'en savoir un peu plus.

Premier objectif, l'arrêt de Fukai, en direction d'Osaka. Après le parc situé juste à côté de chez Kumiko, j'arrive dans Fuseo, un quartier qui abrite encore beaucoup de vieilles et grandes demeures. Pour une fois les responsables locaux ont 1 peu réfléchi et au lieu de détruire les maisons traditionnelles pour construire des buildings, ils les ont rénové et elles sont devenues des centres d'accueil pour les seniors.
Ensuite, découverte d'un petit coin de verdure à Amanohashi, coincé entre 1 centre de pachinko et une autoroute aérienne. J'ai même la chance de voir un héron volant au-dessus de la rivière, mais ne suis pas assez rapide pour le photographier :-(.
Au-delà de l'autoroute, de nouveau un quartier à peu près encore "intact" puis un sento (bain public traditionnel) aux environs de la gare Fukai.
La gare en elle-même ne présente pas grand intérêt, je rentre donc à Izumigaoka. Là, je déjeune dans un café à l'ambiance rétro très agréable, mais un peu gachée par la présence de fumeurs (c'est encore autorisé au Japon).
Après une petite pause à la maison, je repars, cette fois-ci dans l'autre direction, pour Toda-Mikita, arrêt qui me rappelle de vieux souvenirs. La première fois que je suis allé au Japon, en 1995, je suis en effet par erreur descendu à cet arrêt en arrivant par bus de l'aéroport. Le temps que je m’aperçoive de ma bourde et que je comprenne où prendre le RER et dans quelle direction, Kumiko, qui m'attendait à Izumigaoka, se demandant ce que je faisais, a elle-aussi pris le RER, dans le sens inverse... Au final, il nous a fallu près de 1h30 pour nous retrouver...
Depuis, j'ai fait de gros progrès en japonais mais pas en orientation ;-). Toutefois, connaissant à présent bien les environs, en moins de 30 min je suis à Toda-Mikita. Les environs de cette gare sont bien plus accueillants que Fukai, avec un grand parc à proximité et une galerie marchande bien achalandée. Après quelques courses et une ballade, je rentre à la casa.
J'arrive juste à temps pour admirer le coucher de soleil du balcon de la chambre de Kumiko.
 Aujourd'hui, petite journée mais pas inintéressante et qui se finit sur une surprise : la maman de Kumiko a de nouveau recu un paquet, cette fois des crevettes vivantes ! Elles sont placées dans un carton, dans de la sciure de bois et à priori peuvent survivre ainsi pendant plusieurs jours. Kumiko est sceptique, jusqu'à ce qu'un crevette saute hors de la caisse quand elle a voulu la dégager de la sciure ! Nous les mettons ensuite dans l'eau glacée jusqu'à ce qu'elles soient cuisinées.

mercredi 26 décembre 2012

Sud de Sakai, entre nature menacée et modernisme forcené

Depuis sa "réouverture" sur l'occident au milieu du 19ème siècle, le Japon a voulu à tout prix se moderniser, trop souvent au détriment de sa culture et de sa nature. Après la 2ème guerre mondiale, ce processus s'est accéléré et à l'heure actuelle il devient très difficile de trouver, en dehors des sites touristiques, de la nature à l'état brut et de vieilles maisons. Ces dernières ont généralement laissé la place à des bâtiments moches à plusieurs étages qui abritent des résidences aux noms occidentaux plus clinquants et kitchs les uns que les autres, dans le genre "L'accienda du luxe" ou "Le château de Rieko". Quant à la nature, ce qu'il en reste est la plupart du temps clôturée, enfermée derrière de grandes barrières, insinuant que c'est "dangereux" et/ou "sale". J'en viens plutôt à croire que les japonais n'aiment plus ou craignent les espaces sauvages, incontrôlés et font donc tout pour les rendre "urbanisés". Ce préambule résume mes impressions de la journée d'aujourd'hui.
Nous avons suivi au sein de l'agglomération de Sakai un des trajets pédestres qui relie Takeshirodai, l'endroit où habite la maman de Kumiko, à Komyo-Ike, 2 stations de RER plus au sud. Mis à part le fait que le sentier en question suit des routes très fréquentées, le début du trajet est sympa et notre première étape, une bonne surprise. Appelé "Forest Garden", il s'agit d'un grand parc pas trop bétonné, avec de nombreux espaces de jeu pour enfants en bois, donnant à l'endroit un aspect naturel, chose loin d'être courante au Japon. A proximité, un espace est réservé aux gens ne possédant pas de jardin, mais souhaitant avoir un potager.
Après ce bain de verdure, nous repartons sur le circuit pédestre ou tout au moins c'est ce que nous croyons, en fait nous sommes allés dans la direction opposée. Vive moi, la seule boussole qui pointe vers le sud...

Mais comme le dit le proverbe, à quelque chose malheur est bon : en chemin, nous passons devant un petit restaurant qui propose des formules pour le midi. Je prends des gyozas (raviolis chinois fourrés aux appétits et à la viande de porc) et Kumiko des kara-age (nuggets de poulet). Tout est très bon et nous repartons rassasiés jusqu'au Forest Garden afin de reprendre le bon sentier.

Prochaine étape, un temple shinto aux décorations originales, surtout les plafonds parés des armoiries des familles nobles environnantes. Le site est paisible, entouré de forêts de bambou. De là, nous poursuivons pendant 5 km notre périple sur une route de montagne qui devrait être en pleine nature mais qui en fait est cloisonnée, clôturée et au final il n'est pas possible d'accéder aux forêts environnantes, on doit marcher le long de cette route assez passante, en espérant que les véhicules qui nous frolent sans respecter les limitations de vitesse laissent suffisamment d'espace. Pour couronner le tout, nous longeons une exploitation agricole où sont stockées des tonnes de fumier...
Et la préfecture de Sakai a le culot d'appeler ce circuit un sentier pédestre, alors qu'ils n'ont même pas été fichu de construire des trottoirs ! Par contre, il y a suffisamment de place et de moyens pour raser une partie de la montagne afin d'y installer un golf 18 trous...
Pour conclure cette partie pas très riante de la journée, nous tombons sur un étang qui sert de décharge sauvage. Là aussi la préfecture de Sakai est en partie responsable de cet état de fait car malgré des impôts locaux parmi les plus élevés de tout le Japon, il faut payer près de 30€ à chaque fois que l'on fait appel aux encombrants. Les gens du coin ne s'embêtent pas et balancent tout dans la nature...

Au sortir de la route de la nature souillée, nous arrivons dans un très joli petit village, avec de nombreuses maisons traditionnelles, ça fait du bien de voir que la course au progrès n'a pas encore tout détruit ce qui fait la beauté du Japon rural.

Au bout de ce village commence un grand site bouddhiste, Amanosan. L'endroit est immense et très joli, le long d'un petit ruisseau.
Arrivés à l'entrée principale, gros désenchantement : la plupart des bâtiments sont recouverts d'échafaudages, tout le site va être rénové. On a vraiment pas de chance, c'est la 1ère fois en 300 ans que ça arrive ! Il n'y a donc presque rien à voir, ce qui ne les empêchent pas de faire payer les visiteurs. Ils ne manquent pas de culot !
1 peu dégoutés, nous repartons en bus jusqu'à la station de RER de Komyo-Ike d'où nous rentrons à la maison.

mardi 25 décembre 2012

Dernière mise à jour à retardement et papi sans culotte

Aujourd'hui encore, journée tranquille avant de repartir demain pour de nouvelles aventures !
Pour le réveillon de noel, nous n'avons rien fait de bien particulier, au Japon cette fête chrétienne ne signifiant de toute manière que manger du gâteau aux fraises et se faire des cadeaux...
Je viens de mettre en ligne le récit du voyage de samedi dernier dans la région viticole de Kawachi. A présent, je suis à jour ;-)

Pour finir, une nouvelle anectode marrante :
Vendredi soir, dans le métro, un vieux monsieur assis pas loin de Kumiko avait l'air prêt à tomber de sa banquette, donc Kumiko lui a demandé si tout allait bien. Voici leur dialogue :

- Monsieur ça va, vous allez bien ?
- Oui tout va bien merci. Vous savez, j'ai 82 ans et je ne porte pas de slip.
- Pardon ?
- J'ai des problèmes d'épaule et vu que je ne peux pas me baisser, c'est très difficile d'enfiler un slip tout seul. Vu que cela me gène de demander à ma femme de m'aider, j'ai décidé de ne pas en porter. Mais je ne vous conseille pas de faire pareil, sans slip on a comme une impression de courant d'air et en plus il y a quelque chose qui pend.

Quand Kumiko m'a traduit ce qu'il lui a dit, j'ai cru que c'était moi qui allait avoir besoin de changer de culotte ;-). Joyeux noël à tous et à bientôt !

lundi 24 décembre 2012

La froidure intérieure des pénates nippones

Ce matin, en sortant un bras des couvertures, sensation d'entrer dans un frigo ! Il ne fait jamais bien chaud chez les Fukushima en raison de l'absence de chauffage central mais là c'est assez extrême, voyez-vous même sur le thermomètre de la photo, la température indiquée étant bien celle dans la pièce, pas au dehors ;-).
Sinon, emmitoufflé dans de nombreuses couches de vêtements et 1 peu chauffé par un petit radiateur électrique, j'ai rédigé 1 nouvelle journée du carnet de voyage, celle de vendredi dernier. Bonne lecture et à demain pour la suite !

dimanche 23 décembre 2012

L'art de préparer les mochis

Après deux jours consécutifs en vadrouille, aujourd'hui repos bien mérité chez la maman de Kumiko.
Toutefois, cette journée a apporté son lot de surprises...
Le temps étant assez maussade, nous n'avions l'intention que d'aller rapidement au supermarché du coin. En chemin, nous avons assisté à un évènement peu courant, la préparation de mochis, des gâteaux de riz nippons et j'ai pu participer :-).


Sur un espace de jeux pour enfants, les habitants du quartier se rassemblent tous les ans à cet époque pour faire des mochis, une sucrerie typique des fêtes de fin d'année au Japon. J'ai déjà eu l'occasion d'en manger de nombreuses fois, mais c'est la première fois que j'ai la chance d'assister à leur préparation.

C'est assez complexe et surtout nécessite beaucoup de main d'oeuvre. Sur place, 40 ou 50 personnes étaient rassemblées. On commence par faire cuire le riz (de type gluant) à la vapeur dans des récipients qui ressemblent à des couscousiers (au 1er plan de la première photo). Après, les grains de riz sont pressés dans un mortier avec des maillets en bois afin d'obtenir une masse gluante (voir photo ci-contre).

Ensuite, une personne frappe cette masse avec le même maillet et une 2ème personne la retourne en ajoutant de l'eau pendant que la 1ère personne prend son "élan" pour le prochain mouvement de frappe. Cela demande une bonne synchronisation et avec mon adresse légendaire j'ai bien eu peur d'écraser les mains du monsieur ;-).

Une fois que la masse est bien homogène, on la place sur une table, elle est découpée, aplatie et remplie ou non de pâte de haricots de soja (anko). Les gens étaient très gentils et non seulement j'ai pu participer mais ils nous ont également fait goûter des mochis toutes fraiches ainsi qu'une soupe faite maison. Au moment de repartir, on nous a remis un sac avec 2 gros paquets de mochis et 2 bières. On devrait aller plus souvent faire les courses dans le coin :-).

Sinon, la rédaction des petits voyages de cette semaine prenant plus de temps que prévu, je vais faire ça au fur et à mesure. Voici pour commencer le mercredi consacré au tramway d'Osaka/Sakai. Je m'occupe des 2 jours manquants demain. A présent, je vais m'ouvrir une bière et regarder la TV nippone en boulottant les mochis que j'ai aidé à préparer ;-).

samedi 22 décembre 2012

Kawachi, la voie de l'aïkido et du rakugo par le Chardonnay

Le Japon est le pays du saké, mais saviez-vous que les japonais cultivent également de la vigne ?
Depuis de nombreuses années, les vignobles nippons croissent et commencent à donner des vins, très corrects (surtout les blancs), voire même excellents !
Kumiko m'avait fait goûter il y a quelques années un vin blanc de la région qui nous avait beaucoup plu. Avant notre départ, elle s'est donc renseigné sur le producteur en question et a appris qu'il organisait des dégustations avec visite guidée de leurs caves.
De chez Kumiko, le trajet est long et compliqué et nous mettons pas loin de 2 heures pour arriver sur place. En chemin, nouvelle découverte fortuite d'un temple hors du commun avec une statue de Bouddha du 13ème siècle et un très beau cimetière.

Vers 13 heures, nous sommes enfin à destination. Le bâtiment principal, de style 1 peu européen est assez classe, on  voit qu'ils y ont mis les moyens. Dans une salle très spacieuse, chaque personne participant à la dégustation a sa table. Après un vin pétillant d'accueil (pas mal mais 1 peu trop âpre à mon goût) et un petit discours d'accueil, nous nous rendons dans le chais principal de l'exploitation à proximité.
Un monsieur nous décrit très en détails le mûrissement du raisin, la fabrication du vin à la japonaise (les méthodes de vinification européennes ne peuvent pas être employées directement au Japon en raison du climat, du terroir, etc). C'était très instructif et plus complet que ce que l'on apprend d'habitude en Europe chez les vignerons.
De retour au bâtiment principal, on nous amène 1 assiette avec plusieurs mets, pour chacun des vins que nous allons goûter.
Tout est très bon, surtout une sorte de nem au fromage frais, chocolat et kakis séchés et un dessert à base de tofu qui sont franchement délicieux. Tout se marie très bien avec les vins qui s'avèrent plus que corrects, en particulier un vin blanc de cépage Chardonnay qui est excellent.

Après cette dégustation, la directrice de l'exploitation vient nous voir et s'adresse à moi en français ! Elle a fait des études de physique à Grenoble dans sa jeunesse et parle très bien le français, presque sans fautes !
En plus, elle pratique le rakugo, une forme de spectacle littéraire humoristique nippon qui est 1 peu comparable aux one-man-show des humoristes occidentaux, sauf que cela existe depuis plus de 300 ans ;-).
La particularité du rakugo de cette dame est qu'elle fait son spectacle non pas en japonais mais en français !
Une fois que tous les autres participants de la dégustation sont repartis, nous avons l'honneur d'assister à un spectacle de rakugo privé, dans la langue de Molière ! J'ai immortalisé la chose en vidéo, je vous montrerais ça à mon retour en Europe.
Ensuite, alors que nous nous apprêtons à partir, la dame nous apprend qu'elle attend la visite de son professeur d’aïkido (je me demande ce qu'elle sait encore faire...) et que si cela nous intéresse il peut nous faire une petite démonstration. Le professeur en question est un jeune homme d'une trentaine d'années, accompagné d'une dame d'au moins 70 ans mais qui a l'air particulièrement particulièrement bien conservée.
Pour être honnête je connaissais strictement rien à l'aïkido et c'est une véritable découverte ! Contrairement à la plupart des autres arts martiaux l'aïkido n'est utilisé que pour la défense pas pour l'attaque et consiste en gros à bloquer l'adversaire, à l'empêcher d'attaquer.
Le défenseur est comme une statue immuable que rien ne peut faire bouger. Ca paraît peu crédible mais après la démonstration je suis converti ! J'ai eu beau essayé, pas moyen de bouger le monsieur ! Et comme vous le voyez sur la photo ci-contre, Kumiko a aussi quelques problèmes ;-).
Après cette séquence arts martiaux, nous avons droit à une deuxième démonstration des vins de Kawachi en compagnie de la propriétaire et de ses deux invités. Nous comptions repartir avant la tombée de la nuit et au final il est 20h30 quand nous disons au revoir à Kawachi. Vu l'heure tardive, le prof d’aïkido nous ramène dans Osaka (ce qui nous fait économiser env. 45 min. de trajet) d'où nous rentrons en métro.
Arrivés chez la maman de Kumiko, diner tardif (il est 22h30) mais délicieux avec du crabe en plat principal pour conclure cette journée pleine de surprises et bien arrosée ;-).

vendredi 21 décembre 2012

Souk bouddhiste, vieux quartier et galeries marchandes

Une fois par mois, une fête religieuse, Otaishisan, se déroule sur le site bouddhiste de Shi-Tennoji. En cette fin d'année, c'est également l'occasion de vénérer les personnes disparues en allumant des batonnets d'encents près de leur stèle familiale (la plupart des japonais étant incinérés il n'y a pas de tombes).
Ce site accueille également le même jour un grand marché aux puces où l'on peut acheter tout et n'importe quoi, des kimonos aux sous-vêtements en passant par des meubles anciens, sans oublier bien sûr de nombreux stands de bouffe !
Nous avons trouvé un stand qui vend de très beaux kimonos, tout en vrac, pour 1€ pièce... En plus, tout est de très bonne qualité, certains même jamais portés ! Nous avons fait nos emplettes, 5 kimonos pour 6€ ;-). Pendant que nous choisissions nos kimonos, un américain parlant japonais (chose assez rare pour le souligner :-) !) a acheté 1 lot complet. Je suis persuadé qu'il va revendre le tout aux US pour 10 fois le prix d'achat !

Ensuite, nous reprenons le métro pour aller visiter un vieux quartier dans le sud-est d'Osaka, Hirano.
Tout le quartier est une sorte de musée à ciel ouvert, avec de vieilles maisons et commerces, dont une très vieille confiserie (wagashi-ya), tenue par la même famille depuis 300 ans !
Chaque sucrerie est d'une rare finesse, comme dans la série "Ando Natsu" (clin d'oeil aux amateurs de dramas nippons ;-)).
Un peu plus loin, au coeur d'une longue Shotengai (galerie marchande couverte), nous tombons sur un grand temple qui sort de l'ordinaire avec de nombreux démons conduisant les pêcheurs en enfer. Il y a même un sanctuaire souterrain, une sorte de porte vers les enfers.

A  proximité du temple, nous découvrons un magasin consacré aux Danjiris, des grands chariots en bois de plus de 3 m de haut qui, durant un festival se déroulant à l'automne, sont tirés avec de longues cordes dans les rues étroites du quartier et même dans les allées étroites de la galerie marchande ! Dans ce magasin, on peut acheter tout ce qui se rapporte de près ou de loin aux Danjiris. Dans la vitrine se trouve une belle peinture représentant le festival. Malheureusement il s'agit d'une pièce unique qui n'est pas à vendre :-(.
Il est déjà 17h et commence à faire sombre, nous supprimons donc une étape du programme prévu et reprenons le métro pour le nord-est d'Osaka, où se trouve la plus grande Shotengai du Japon, Tenroku. L'artère principale s'étend à elle seule sur 3 stations de métro.

Dans une petite ruelle perpendiculaire, un petit snack tenu par une mamie vend des Takoyaki (petites boules de farine fourrées au poulpe, spécialité d'Osaka). Big miam !
Ensuite, vu l'heure tardive nous ne nous attardons pas et repartons pour la dernière étape de la journée, Tengachia. Dans ce quartier, dont j'ai déjà parlé avant-hier, nous retournons près de 2 ans plus tard dans un bar qui nous avait bien plu, le Ten. Malheureusement nous arrivons 1 heure avant la fermeture et ne pouvons pas prendre notre temps. En plus, il n'y a presque personne, juste 2,3 personnes dont 1 vieux bonhomme pas méchant mais complètement beurré et qui veut absolument me parler de ses malheurs, tout en dialecte de Osaka version pochtron... De ce fait, nous ne nous attardons pas et rentrons à la casa !

mercredi 19 décembre 2012

Un tram, des temples, un tram, des huitres, un tram, des bains

Comme le titre l'indique, aujourd'hui les tramways seront omniprésents. Dans les années 60, les japonais, tout comme de nombreux pays européens, ont petit à petit supprimé les lignes de tram afin de faire de la place pour la reine automobile. Alors qu'en Europe les trams connaissent depuis peu une renaissance, au Japon ce n'est pas le cas, ils ont quasiment disparu du paysage urbain. Toutefois, entre Osaka et la ville voisine de Sakai, tout comme le village d'Astérix, deux lignes de tram résistent encore et toujours à l'envahisseur automobile.
Nous avons pris un billet à la journée et allons explorer les petits trésors, cachés ou non, le long des lignes de tram. Pour commencer, nous nous sommes rendus à Sumiyo Taisha, un des plus anciens sites du shintoisme, les bâtiments les plus anciens ayant plus de 1400 ans ! J'ai déjà visité ce site lors d'un de mes précédents voyages, mais c'est toujours aussi impressionant.


Prochain arrêt : Tengachaia. J'aime beaucoup ce quartier plein de vieilles maisons et de galeries marchandes d'un autre temps, avant l'arrivée des salles de jeux et autres magasins ouverts 24h/24.

Dans une des galeries marchandes, nous découvrons 1 petit resto très sympa et très bon, le Taro-Fuku. Les plats sont succulents et abordables, l'ambiance vieillote et accueillante. Je me suis régalé de beignets d'huitre (kaki-fry) et Kumiko a pris du poulet panné (kara-age), mais rien à voir avec les nuggets du mac'do !
La panse bien remplie, nous poursuivons notre voyage sur rails.
Le tram est vraiment le moyen idéal pour visiter ce coin d'Osaka/Sakai. C'est pas cher du tout (billet à la journée : 6€), pratique (1 rame toutes les 10 min. jusqu'à minuit) et très pittoresque.

Dans la partie Sakai du réseau, nous visitons une très vieille maison qui servait d'école jusqu'au début du 20ème siècle. Un des professeurs, un moine boudhiste du nom d'Ekai Kawaguchi a fait dans les années 1900 un pélerinage jusqu'à Lhassa, au Tibet. Vu que le pays était à l'époque interdit aux étrangers, il s'y est introduit en secret en traversant tout seul une grande partie de l'himmalaya en 4 ans ! Il est le premier japonais à être allé au Tibet.

Arrivés au terminus d'une des lignes, Hamadera, nous nous promenons dans un grand parc en bordure de mer qui a abrité pendant plusieurs centaines d'années une grande palmeraie, jusqu'à l'occupation américaine. Ces derniers ayant besoin de place rasèrent purement et simplement la palmeraie et seuls quelques palmiers ont survécu au massacre. Le site est très sympa et doit être magnifique à partir du printemps. Toutefois, une raffinerie directement au bord de l'eau gâche la vue... N'ayant pas fait de photos de ce site, en voici quelques unes sur le site de la ville d'Osaka : Hamadera-Koen.
Ce terminus abrite également l'une des plus anciennes gares de toute la région.
De là, nous reprenons le tram dans l'autre sens, jusqu'au terminus Tennoji. Notre rame de tram est très intéressante, il s'agit d'un modèle spécial dédié à Fukusuke, mon surnom japonais, une sorte de dieu porte-bonheur et aussi une société originaire de Sakai qui fabrique des chaussettes. L'intérieur de la rame est décoré de nombreuses représentations de Fukusuke. J'en ai photographié quelques unes, vous les trouverez dans l'album consacré à ce voyage sur mon profil Facebook.

Bien fatigués par cette journée, nous dormons pendant presque tout le trajet de retour jusqu'à Tennoji (durée 1 heure). Arrivés sur place, nous nous mettons à la recherche de notre dernière étape de la journée, un vieux sento (centre de bains publics), pas très loin de Tennoji. Au final, "pas très loin" signifie se perdre autour de la gare, demander aux flics, reprendre 1 train de banlieue et marcher 15 min, quand nous arrivons aux bains il est 20 heures... Mais bon, l'endroit est très sympa, tout à fait ce que nous avions espéré. Durant le bain, je papote avec un vieux japonais pendant près d'une heure. Ensuite, retour aux pénates nippones, diner et dodo bien mérité !