jeudi 22 mai 2014

Les Bob au pays des sushis, 2ème !

Voici comme promis 4 nouveaux jours du périple nippon avec mes parents :

Vendredi 25 avril : Montagne de la tempête et paradis simiesque
Samedi 26 avril : Le plein de nature à Arashiyama
Dimanche 27 avril : Changement de décor et station balnéaire fantôme
Lundi 28 avril : Retrouvailles en mer, Shikoku la sauvage nous voilà !

Bonne lecture !

jeudi 15 mai 2014

Les Baubrand au Japon, 1ère partie

10 jours après notre retour du Japon, j'ai enfin pu trouver du temps pour m'occuper du blog.
Je viens de finir la rédaction du récit des 5 premiers jours du voyage avec mes parents.

Les voici dans l'ordre chronologique :
Dimanche 20 avril : Du Val Noir à la 1ère capitale nippone
Lundi 21 avril : Bouddhas, biches, lanternes et machine à laver
Mardi 22 avril : Adieu capitale, bonjour capitale !
Mercredi 23 avril : Du temple de l'eau pure au pavillon d'argent
Jeudi 24 avril : Déception dorée, découverte de la vrai ferveur et des beautés florales

La suite très bientôt !

samedi 3 mai 2014

Ôsaka, entre spiritualité et marée humaine


Au matin, la vue est toujours aussi magnifique, ce jardin me plait beaucoup ! Nos chambres sont également très bien, nous avons en fait une aile complète du bâtiment avec salle de bain et toilettes. Au niveau du standing des chambres et des équipements sanitaires, je crois que Carpe Diem va obtenir la meilleure note des hébergéments du voyage !
Après un petit déjeuner tranquille dans la salle commune de la pension, nous partons en métro à Hirano, mon quartier "down town" favori au sud-est d'Ôsaka.

Cet endroit ne fait pas partie des zones habituellement fréquentées par les touristes, mais c'est en partie pour cela que je l'ai choisi pour commencer cette journée à Ôsaka. En effet, dans la majorité des guides, la capitale du Kansai est présentée comme une ville moderne, moche et surpeuplée.
Je veux montrer à mes parents qu'à Ôsaka il y a aussi des endroits "normaux", calmes et agréables. En outre après la cohue à Uméda hier soir, il vaut mieux commencer par un endroit plus zen, sinon ils vont péter les plombs !
Aujourd'hui, une fête religieuse a lieu dans le plus grand temple de Hirano, le Dainen-Butsu-Ji. Le site est grand, avec un immense bâtiment central entouré des habituelles échopes proposant à manger, à boire et de quoi occuper les nombreux enfants. Il y a beaucoup de monde, pas facile de trouver un coin pour s'assoir. Sur le papier, cette fête avait l'air intéressante, avec un défilé de religieux vétus de costumes traditionnels avec des masques de bouddha. En fait, il nous faut poireauter 45 min. avant que ne commence le défilé et au bout de 25 min. nous n'avons vu qu'une succession de groupes dansant, chantant et priant, mais tout ça est très soporifique quand on n'est pas bouddhiste ! Après m'être renseigné, j'apprends que la cérémonie dure en tout 3 heures et que le défilé des bouddhas n'a eu qu'à la fin ! Super..., on se barre !


Nous quittons donc ce temple et allons déjeuner dans un snack à proximité de Showacho, sur Midosuji, la ligne principale de métro. Pour notre dernier repas ensemble au Japon (je repars ce soir à Sakai rejoindre Kumiko), je fais goûter aux parents LA spécialité par excellence d'Ôsaka, les Takoyaki. Il s'agit de boulettes de pâte un peu comme la pâte à crêpe contenant des morceaux de poulpe et cuites dans un moule ressemblant à celui utilisé pour les gaufres. On mange ça bouillant et recouvert d'un mélange de mayonnaise et de Aonori (algues nori en poudre). C'est mon snack favori quand je me balade dans Ôsaka. On en trouve partout, c'est pas cher et très bon. Et accompagné d'une bière c'est encore mieux :-).
Ayant repris des forces, nous nous rendons à Nanba, le centre touristique d'Ôsaka et l'endroit que j'évite quand je viens en ville. Pourquoi ça me direz vous, hé bien parce que c'est blindé de monde 24h/24, que c'est ultra-moderne et pour moi absolument pas représentatif de cette ville. C'est juste le Ôsaka de carte postale, bruyant et vulgaire... Toutefois, il faut l'avoir vu, c'est pourquoi j'y traine mes pauvres parents :-) !
Arrivés sur place, il nous faut tout d'abord trouver la bonne sortie et c'est pas simple quand on sait qu'il y en a 30 ou 40 rien que pour la zone centrale de Nanba... Une fois dehors, nous nous frayons un chemin parmi la foule jusqu'à Dotonbori, la zone des canaux très populaire parmi les jeunes avec partout d'immenses affiches publicitaires et le point de départ de la galerie marchande couverte de Shinsaibashi, qui s'étend du nord au sud sur plusieurs kilomètres.


J'avais prévu de s'y balader un peu, mais quand maman voit la marée humaine, elle refuse d'y entrer. Nous prenons donc les rues parallèles, qui elles sont quasiment vides en comparaison... C'est vraiment le phénomène des moutons de Panurge !
Après une petite promenade dans le quartier, nous reprenons le métro à Nipponbashi en direction du nord. Notre dernière destination de la journée est également une galerie marchande, Ten-Roku, mais contrairement à Shinsaibashi, celle-ci est beaucoup plus calme et authentique à mon goût. L'endroit plait bien aux parents, surtout un marchand de couteaux chez qui papa achèterait bien la moitié de l'étalage !
Vers 18h00, retour à Carpe Diem. Je reprends mon sac à dos, dis au revoir aux parents et repars pour Sakai. 1h30 plus tard, j'arrive enfin chez la maman de Kumiko, bien cassé !

Voilà, le premier voyage de mes parents au Japon est quasiment terminé. Demain, ils vont visiter le château d'Ôsaka situé juste à côté de leur pension puis en soirée se rendre à l'aéroport d'Itami, au nord-ouest de la ville, où ils vont passer leur dernière nuit au pays du soleil levant.
Quant à moi, demain journée emplettes et valises puis retour lundi en Allemagne pour aller bosser :-(.

Sayonara et à bientôt pour un nouveau voyage !

vendredi 2 mai 2014

Gorges profondes et retour à la civilisation


La vie est un éternel recommencement. Nous nous sommes couchés après un véritable festin végétarien et commençons la journée par un succulent petit-déjeuner tout aussi végétarien :-).

Aujourd'hui programme cool, nous ne prenons le train à Ôboke qu'à 12h30. Nous profitons du beau temps pour aller faire une nouvelle promenade autour de la pension. Cette région est vraiment magnifique, je ne peux qu'à nouveau le souligner. C'est sûr et certain, je reviendrais prochainement pour explorer à fond la vallée d'Iya !
A 11h30, monsieur Nori nous emmène en voiture à la gare d'Ôboke. Ayant pas mal de temps avant le départ, nous allons admirer la rivière en contrebas.
12:38, départ d'Ôboke pour Ikeda, la "grande ville de la région" (avec seulement 15 000 habitants) d'où nous allons prendre un bus longue distance pour Ôsaka. Le trajet ne dure que 40 min. mais est très agréable, le train suivant le cours des gorges d'Ôboke/Koboke, très appréciées des amateurs de rafting.
14:30, départ pour Ôsaka via Awajishima, une petite île entre Shikoku et Honshu, réputée pour sa production de batonnets d'encent et de sauce soja.
Le trajet, principalement sur autoroute, s'avère assez inintéressant et long, vu que nous sommes tombés dans de gros embouteillages au niveau du port de Kôbe (endroit particulièrement hideux...). Au final, nous arrivons à Umeda, la gare de Ôsaka avec 45 minutes de retard.
Uméda est un endroit gigantesque qui comprend non seulement la gare Japan Rail principale de Ôsaka, mais également la gare de départ des lignes Hankyu, plusieurs lignes de métro et plusieurs centres commerciaux aussi bien souterrains qu'en surface. Pour ceux qui connaissent, c'est un peu comme à Paris la gare de Chatelet mais en peut-être 2 fois plus grand et bordélique !
Mes parents sont un peu subjugués, non seulement par la complexité d'Uméda mais surtout par la foule. Nous sommes en pleine "rush hour" et quand on ne connaît pas, c'est difficile de ne pas perdre pied ! Fort heureusement, Kumiko et moi sommes familiés de l'endroit et en moins de 20 min. nous sommes dans le métro, bien sûr lui aussi blindé de monde. Quelques arrêts plus loin, c'est le moment des adieux d'avec Kumiko, elle rentre à Sakai chez sa mère. Quant à mes parents et moi, nous changeons de ligne de métro pour nous rendre à la dernière pension de leur séjour nippon.


Celle-ci est située au nord-est d'Ôsaka, à 15 min. à pied de l'arrêt de métro Midoribashi, dans une ruelle bien planquée. Heureusement que nous avons un plan très détaillé des lieux, sinon nous n'aurions jamais trouvé !
Carpe Diem, ainsi s'appelle ce très bel endroit, est une vieille maison traditionnelle cachée au milieu d'un magnifique jardin japonais au centre duquel trône une colonne de pierre du 13ème siècle. Cette pension est tenue par une Misa, une japonaise mariée à un français. Elle est super sympa, parle couramment français et sa famille est originaire de la préfecture de Kôchi, dans l'île de Shikoku que nous avons quitté ce matin. Le monde est bien petit ;-) !
Les parents étant bien fatigués, nous décidons de ne pas ressortir pour aller diner et commandons des bentos (plateaux-repas) à l'aide de Misa.
En moins de 20 min. le livreur est déjà là. Les bentos sont très bons, presque du niveau de certains restos touristiques de Kyoto ou Nara. Nous les dégustons avec des bières généreusement fournies par Misa avant d'aller tomber de sommeil dans notre belle chambre avec vue sur le jardin !


jeudi 1 mai 2014

Iya, un des trois paradis cachés du Japon ; la béatitude végétarienne


Après une courte nuit (les autres clients de la pension étant partis travailler à 5 heures du mat...), je pars avec Kumiko refaire un tour sur la plage de Katsurahama. Mis à part quelques chiens et leurs propriétaires, l'endroit est désert. Cette plage me rappelle bien des souvenirs : en 1995, lors de mon premier voyage au Japon, nous y avons dormi. A l'époque, nous avons passé en tout une semaine à Shikoku et toutes les 2 nuits, nous avons couché dehors. En effet, Kumiko ayant complètement sous-estimé l'augmentation du coût de la vie au Japon (elle n'y était pas revenue depuis 5 ans) et surtout des hébergements, nous n'avions pas assez d'argent pour nous payer une pension tous les soirs. Voilà pourquoi en septembre 1995, nous avons dormi sur la plage de Katsurahama, en pleine période de typhons... Le lever de soleil était magnifique, sauf que nous étions à moitié ensevelis dans le sable ;-).

Allez, finie la nostalgie, il est temps de repartir, notre bus pour Kôchi n'attend pas ! Contrairement à celui d'hier soir, il ne s'agit pas d'un bus de ligne, mais d'un bus touristique, qui met un peu plus de temps, mais fait en chemin une halte à tous les endroits à voir autour de Kôchi. Malheureusement, nous n'avons pas le temps de nous arrêter pour visiter chacun des sites (la prochaine fois, je prévois un programme moins chargé...), mais pouvons tout de même du bus avoir un petit aperçu. Arrivés en gare de Kôchi, nous prenons le train pour Ôboke, le village d'entrée de la vallée d'Iya.

Pendant très longtemps, cette vallée était très difficile d'accès et a souvent servi de refuge aux nobles et guerriers vaincus, notament au clan Taira dont les membres s'y sont réfugiés à la fin du 12ème siècle, après avoir perdu la guerre de Gempei. A l'issue de ce conflit, le shogun (chef suprême des armées) retira à l'empereur son pouvoir de gouverner et déplaça la capitale à Kamakura, une ville à 50 km au su-ouest de l'actuelle Tokyo.

A l'heure actuelle, la vallée d'Iya est une destination touristique très prisée, mais à la nature fort heureusement encore presque intacte. A la gare d'Ôboke, après avoir consulté les horaires des rares bus qui vont dans la vallée (en gros 2-3 par jour et uniquement pour 1 destination...), nous décidons de prendre un taxi. Sage décision : la propriétaire du taxi nous propose un tarif forfaitaire pour 2 heures, comprenant la visite des principaux sites de la vallée. Vu que nous sommes 4, au final ça ne va pas être plus cher que l'aller-retour en bus et pas besoin de trimbaler les bagages !

Peu de routes traversent la vallée d'Iya et il vaut mieux avoir une petite voiture pour s'y aventurer : les routes sont très étroites, avec quasiment pas de visibilité, on se croirait dans le Vercors ! Les paysages sont magnifiques, avec une multitude de tons de vert et partout des immenses arbres de glycine. Ca sent trop bon ! Les hautes montagnes donnent à la vallée un aspect très encaissé et mystérieux. Faire le trajet en taxi est la solution idéale : on peut s'arrêter partout, la dame donne beaucoup d'informations, nous sert ainsi de guide touristique et le tout pour le prix du bus !


Notre première étape est une statue qui ressemble étrangement au Manneken-Pis de Bruxelles. La petite histoire : afin de montrer leur bravoure, les gamins de la vallée d'Iya devaient se tenir debout au bord de l'abime et faire pipi sans tomber. En souvenir de cette "tradition", un sculpteur local a fait cette statue. Vu la hauteur, je pense que pour ma part je me retiendrais un peu, quitte à ne pas être brave :-).

Ensuite, demi-tour en direction de Kazura-bashi, un des ponts de lianes traversant la vallée. Quand celle-ci servait de refuge aux exilés et autres guerriers vaincus, seuls 13 ponts permettaient de franchir la rivière. Ces ponts étant composés de lianes, les guerriers pouvaient assez facilement les couper s'ils étaient poursuivis. Aujourd'hui, il ne reste plus que 3 ou 4 de ces ponts, le plus connu étant Kazura-bashi.

L'endroit est joli, mais très touristique et vu qu'il faut payer 500 Yen (3,5€) par personne pour traverser le pont, nous nous contentons de faire des photos, de pique-niquer et de nous balader en bord de rivière. Heureusement que nous n'avons pas pris le bus, sinon nous n'aurions vu que ce site et manqué le plus joli, la partie beaucoup plus sauvage près du Manneken-Pis ! Ensuite, le taxi nous emmène à un hôtel qui abrite une source thermale. Nous allons nous y relaxer pendant 1h30 avant que le propriétaire de notre pension du jour vienne nous y chercher. Pour mes parents c'est leur première expérience d'Onsen (source thermale). Les bains sont séparés hommes/femmes, mais sinon identiques, un bassin intérieur avec des douches et des bassins extérieurs qui donnent sur une rivière. La vue est malheureusement pas géniale avec un pont moche en plein milieu. Mais bon, le bain est très agréable, tout le monde apprécie, c'est l'essentiel !


A 16 heures, monsieur Nori, le propriétaire de la pension Ku-Nel-Asob (littéralement bouffer/roupiller/en profiter) vient nous chercher à l'hôtel. C'est encore top comme service ! Sa pension est située à 3-4 km d'Ôboke, en pleine cambrousse avec une vue magnifique sur la vallée. Il y a 10 ans, il a acheté une vieille ferme abandonnée, a tout retapé avec des artisants du coin et accueille des touristes depuis 4 ans. Une autre particularité de ce lieu est la cuisine : tous les plats proposés sont végétariens et préparés uniquement avec des produits du coin, si possible des paysans voisins ; même le thé est local ! Vu que dans la région, chaque famille possède son propre plant de thé, c'est pas bien difficile :-).

Après avoir pris possession de nos chambres, nous partons nous promener autour de la pension afin de profiter de cette nature magnifique. Il y a des fleurs et des plants de thé partout et avec un beau ciel bleu les contrastes sont extraordinaires !

A 19 heures, nous nous mettons à table affamés et curieux de voir ce que va donner le diner entièrement végétarien ! J'avais un peu peur que ça ne plaise pas au parents mais fort heureusement il n'en est rien, bien au contraire ! Tout est délicieux, original, inventif, je manque d'adjectifs pour décrire les saveurs de ces plats succulents. Je n'aurais jamais pensé que les légumes et produits du soja permettaient de créer une cuisine aussi variée et délicieuse. Bravo à la cuisinière !


mercredi 30 avril 2014

Entre nature et ville, les bourlingueurs de Kôchi


La tempête est terminée, le ciel est bleu, la mer plus calme et le cap de Muroto est toujours aussi beau ! Après une bonne nuit de sommeil et un petit déjeuner copieux, nous repartons en promenade. Nous ne sommes pas pressés, notre bus ne part que vers 11 h. Alors que les parents restent sur la cote, avec Kumiko nous allons visiter un temple en pleine montagne.

Nous empruntons pour y arriver le chemin des pélerins, ce qui signifie : une pente raide et beaucoup de marches ! Le site est joli sans être vraiment spectaculaire, au calme dans la nature, avec quelques belles statues de bouddha.


Ensuite, retour au bord de mer pour une dernière balade le long de l'océan avant de partir.
Pour atteindre notre destination du jour, Katsurahama, une plage au sud de Kôchi, nous allons à nouveau devoir prendre plusieurs moyens de transport : un bus, deux trains, un tram et de nouveau un bus.

Après une petite heure de bus, nous prenons un train soit-disant panoramique. En fait, on a juste la possibilité d'aller dehors sur le côté du train, dans une sorte de couloir en plein air, c'est tout. En outre, le trajet dure 45 min. de plus et au final il n'y a pas grand chose à voir. Une véritable arnaque ce train !
Nous arrivons sur Kôchi, la capitale de la préfecture du même nom en début d'après-midi. Notre bus pour Katsurahama ne partant que 3 heures plus tard, nous laissons les bagages dans une consigne.

De la gare, nous nous rendons en tram au château de Kôchi. Celui-ci est situé dans un joli parc et surplombe la ville. Après une visite de l'intérieur du bâtiment principal (pas mal mais sans plus), nous nous rendons compte qu'il ne nous reste plus que 45 minutes avant le départ du bus. Nous ne pouvons pas nous permettre de le louper, le suivant étant 3 heures plus tard... Nous donnons donc rendez-vous aux parents à l'arrêt de bus et partons à la gare en courant. Après 20 minutes de footing, nous arrivons crevés à la consigne, récupérons les bagages de tout le monde puis reprenons le tram jusqu'à l'intersection où se trouve notre arrêt de bus. Arrivés sur place, nous nous apercevons que le bus ne part en fait que 30 minutes plus tard, l'incapable de l'office de tourisme nous ayant donné les mauvais horaires... Quelle course pour rien !
Le trajet de 30 min. en bus s'avère intéressant en raison du trajet emprunté : les rues sont parfois si étroites que les voitures en face doivent reculer sur plusieurs centaines de mètres pour nous laisser passer, on se croirait en Sicile !


Arrivés à Katsurahama, nous déposons les bagages et allons nous promener sur la plage. Ce mini-parc naturel est entre autres réputé pour sa statue de Sakamoto Ryoma, le plus connu des révolutionnaires qui a contribué à renverser le shogunat Tokugawa et à moderniser le Japon.


Ensuite, retour à la pension, située à 5 minutes de la plage. Le diner s'avère une fois de plus excellent, avec du poisson ultra-frais, mais sans toutefois atteindre la qualité de la pension de Murotomisaki.

mardi 29 avril 2014

Hospitalité nippone, humilité devant la nature à l'état brut et paradis culinaire

Les grenouilles croassent toujours, elles sont heureuses c'est le déluge ! Hier soir il pleuvait pas mal, ce matin c'est une véritable tempête. Après le petit déjeuner, nous partons en voiture avec les proprios de la pension. Malgré les trombes d'eau, nous visitons quelques unes des attractions touristiques de la région, entre autres une zone sur la cote où l'érosion a transformé une falaise en beignet, avec un énorme trou au milieu et un temple à flanc de montagne où des pélerins escaladent les escaliers ruisselant d'eau pour atteindre la pagode au sommet.


Les proprios de la pension sont vraiment trop gentils ! Hier ils sont venus nous chercher à la gare, ce matin ils prenent une bonne heure de leur temps pour nous faire visiter le coin avant de nous laisser au train. Leur pension était très sympa, de belles chambres, un accueil exceptionnel, encore un endroit à retenir pour le prochain voyage à Shikoku, mais sous le soleil !
A Hiwasa, nous prenons une ligne de train JR puis pendant 10 min. une ligne privée et pour finir un bus pendant une heure avant d'arriver à notre destination du jour, Murotomisaki, une des pointes sud de l'île de Shikoku. L'arrêt de bus est juste à côté du cap et la pension à 50 m de là. Difficile d'être mieux située !

Après avoir déposé les bagages dans les chambres, nous partons nous balader le long du cap. Un chemin touristique longe toute la cote, permettant d'admirer la force sauvage de l'océan et les beautés de la roche taillée par l'érosion.
C'est très impressionnant, surtout aujourd'hui avec la tempête. Les trombes d'eau ont laissé place à un espèce de crachin, mais avec des vents encore très forts. Le climat à Shikoku étant très chaud, comparable à la Sicile, la végétation est luxuriante, une véritable jungle au bord de l'eau. Nous restons une bonne heure dehors à admirer la mer et la nature.


Sur le chemin du retour, nous tombons sur un immense ficus dont les racines se sont étalées en surface, s'accrochant aux rochers voisins, et ce afin de mieux résister aux tempêtes, très fréquentes dans cette région, à qui l'on a donné le surnom de "Champs Elisées des ouragans" :-).
Un peu fatigués par cette longue promenade au grand air, les parents se reposent pendant que Kumiko et moi allons nous relaxer dans les bains de la pension. C'est très bien fait, avec deux grandes salles de bain, une pour les hommes et une pour les femmes, avec respectivement des douches et une énorme baignoire.


En soirée, nous allons diner dans la grande salle à manger de la pension. Et quel diner ! En tout, une dizaine de petits plats, en majorité du poisson cru (dont de la baleine !) et des légumes, mais également une délicieuse soupe au sanglier. Je pensais avoir atteint des sommets culinaires à Kada, mais ici tout est encore meilleur. Franchement, c'est digne d'un très bon restaurant !


Pour couronner le tout, cette pension est la moins chère de tout le voyage ! Après ce repas de gourmet, nous remercions la propriétaire et allons dormir du sommeil du juste (bien repu) :-).

lundi 28 avril 2014

Retrouvailles en mer, Shikoku la sauvage nous voilà !

Après une très bonne nuit, au calme, bon petit déjeuner, puis départ pour la gare en voiture avec la proprio de la pension. L'endroit nous a bien plu, accueil très chaleureux, repas excellents, sanitaires impeccables, le niveau monte !


Aujourd'hui, nous allons quitter l'île de Honshu (la plus grande de l'archipel nippon) pour nous rendre en ferry à Shikoku (la plus petite des 4 îles principales). De Kada, nous prenons le train pour le port de Wakayama, où nous retrouvons Kumiko qui va passer quelques jours avec nous.
La traversée entre Wakayama et Tokushima (une grande ville sur la côte est de Shikoku) d'une durée de 2 heures se déroule sans problème, même si le temps est en train de se dégrader rapidement :-(.
A Tokushima, nous allons chercher de quoi manger. En effet, ce soir, pas de diner possible à la pension et vu que notre destination est de nouveau un patelin paumé, nous préfèrons être prudents après l'expérience ville morte à Kada...


Ensuite, nous repartons en train jusqu'à Hiwasa, notre destination finale. Sur place, les propriétaires de la pension viennent nous chercher en voiture et nous emmènent jusqu'à leur maison, en pleine nature entre mer et montagne, à côté de rizières. La région est magnifique, une cote très découpée et sauvage. C'est vraiment dommage que le temps soit si pourri ; il se met à pleuvoir, la tempête commence :-(.

Le propriétaire est un ancien champion de surf reconverti en agriculteur (le champ de riz devant la maison est le sien) et qui vient en outre juste de remporter les élections cantonales. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous n'avons pas pu réserver à diner : la veille ils étaient 30 chez lui pour fêter la victoire et donc aujourd'hui sa femme se repose et ne fait pas la cuisine !


Arrivés sur place, nous partons avec le monsieur faire une petite promenade en bord de mer. Malgré le vent et la pluie, nous pouvons quand même un peu profiter des paysages splendides avant de rentrer à l'abri de la maison du bout du monde. En soirée, nous dinons tranquillement dans l'une de nos chambres (nous avons 2 chambres mitoyennes, toutes les deux très belles) et papotons avec le proprio avant de tomber de sommeil en écoutant le croassement des grenouilles.

dimanche 27 avril 2014

Changement de décor et station balnéaire fantôme

Nuit de m... grâce à un groupe de jeunes qui a fait du bordel et un karaoke jusqu'à 3 h du mat...
Il faut dire que contrairement à la 1ère nuit où nous étions tous seuls dans la pension, depuis hier soir ils ont fait le plein. Dans la salle à manger, 20 personnes viennent prendre le petit déjeuner !
Mais bon, ce n'est pas une raison pour gueuler au milieu de la nuit...
En résumé, la pension Ikkyu était pas mal, surtout les diners de très très bonne facture, mais par contre côté équipements sanitaires ce n'était pas le top, loin de là et quand ils ont du monde, ils devraient faire respecter une sorte de "couvre-feu" à partir d'une certaine heure. Ils ne vont obtenir qu'une note moyenne !

Aujourd'hui, beaucoup de trajets au programme, nous changeons complètement de région, notre destination est une station balnéaire à 15 km de Wakayama, une grande ville au sud d'Osaka.
Nous commençons par prendre un taxi jusqu'à une autre gare d'Arashiyama, puis 2 lignes de la compagnie privée Hankyu. La région d'Osaka est desservie non seulement par l'ancien monopoliste JR (Japan Rail), une régie de métros et de bus mais également par 5 compagnies privées opérant chacune dans une direction différente. Hankyu par exemple dessert le nord d'Osaka, Kyoto et Kobe.
Chacune de ces compagnies privées possède non seulement un réseau de chemin de fer, mais également des autoroutes, des sociétés de fret ainsi que nombreux centres commerciaux.  Hankyu est un des plus anciens conglomérats et la compagnie ferroviaire préférée des habitants d'Osaka car elle est non seulement la moins chère mais aussi la plus confortable avec des wagons à la livraison bordeau très classe et des sièges recouverts de velours.
Les lignes du réseau Hankyu collaborent également avec le métro d'Osaka et nous emmènent jusqu'à la gare de Tengachaya, au sud de la ville. De là, nous prenons un train express d'une autre compagnie privée, Nankai jusqu'à Wakayama. Cette société est tout le contraire de Hankyu : les trajets sont chers, les lignes pas pratiques et les trains de médiocre qualité, notre wagon ayant par ex. anciennement servi comme wagon fumeur et ça se sent encore...
Nous arrivons à Wakayama sur le coup de 13 heures et changeons pour la dernière fois de train afin de nous rendre à Kada, notre destination finale.
Kada est censée être une station balnéaire renommée, mais franchement c'est bien mort ! De la gare, nous devons marcher en plein soleil pendant 20 minutes avec les valises le long d'une route sans trottoir. Là aussi, la prochaine fois je prévois un taxi... La pension est très sympa, avec une très grande chambre qui donne sur la mer. Après avoir posé nos valises, nous demandons aux proprios où est-ce que l'on peut aller déjeuner et apprenons qu'aux environs il n'y a qu'un café qui fait des sandwichs, sinon rien d'autre même pas une épicerie.... Le sentiment de ville fantôme se confirme !


Nous nous rendons à pied au café en question et mangeons des sandwichs pas mauvais du tout mais chers et dans une atmophère sympa mais malheureusement enfumée.
Ensuite, nous allons faire une promenade sur le bord de mer. A part des touristes-pêcheurs venus pour la journée, quelques autres pêcheurs en train de faire sécher des algues et des motards qui jouent aux kakous sur leurs engins bruyants, il n'y a rien à voir, même pas une belle plage. Quelle déception !


Après que papa soit rentré à la pension, nous continuons l'exploration de cette ville fantôme et découvrons au bout de la jetée la seule véritable attraction touristique du coin, le sanctuaire shinto d'Awashima-jinja. De nombreux japonais croient que certains objets, en particulier les poupées Hina (sur la photo), ont une âme. Ainsi, quand une personne chère décède, les objets qu'elle possède ne sont pas jetés mais donnés au sanctuaire d'Awashima où ils sont sanctifiés et gardés en attendant d'être brûlés ou laissés en mer lors de fêtes rituelles. Ce temple est petit mais regorge de milliers de poupées, statues de divinités, de grenouilles en pierre, etc. C'est une bonne surprise et redonne un peu d'intérêt à Kada !


Bien fatigués, nous rentrons à la pension et apprenons que la propriétaire du café où nous avons déjeuné a déposé pour nous un sac plein d'oranges. On lui avait demandé où l'on pouvait acheter des fruits et malheureusement dans Kada il n'y a aucun véritable magasin. De son propre chef, elle est donc allée au supermarché le plus proche (15 min. en voiture) et acheté pour nous des oranges. Quelle gentillesse et quelle prévenance ! Je n'ai jamais fait ce genre d'expérience en Europe !

En soirée, bain très reposant (il s'agit d'une véritable source d'eau chaude dans la pension !) puis succulent diner. Au menu : des sashimis de dorade et de crevettes, des mollusques ainsi qu'un ragout de poisson avec des légumes comme à Arashiyama. La qualité du poisson est exceptionnelle, un vrai régal. Le seul petit problème est taille des portions, qui sont vraiment gigantesques ! Dans tous les cas, meilleur diner en pension depuis le début du séjour !

samedi 26 avril 2014

Le plein de nature à Arashiyama

Après une nuit bien calme et reposante, je laisse les parents dormir et vais me promener aux abord de l'étang Ôsawa-ike. Malheureusement on ne peut pas faire complètement le tour de cet étang, une partie étant barrée, donc au final je fais une boucle à travers champs de bien 3 km pour arriver à rentrer à la pension ! Ensuite, bon petit déjeuner (avec du pain et de la confiture pour maman !) puis départ en bus pour Arashiyama.

Nous commençons la journée par un petit circuit nature : balade le long de la rivière Oi-Gawa puis dans le parc Kameyama et enfin traversée d'une forêt de bambous pour revenir au centre-ville. Bien qu'à seulement une 1/2 h du centre de Kyoto, Arashiyama est un vrai havre de nature. En 2 jours nous ne pouvons malheureusement qu'effleurer les nombreux endroits à visiter de cette magnifique région. Ca me plairait bien de venir y habiter quelques temps ! Cette promenade nous ayant ouvert l'appétit, nous achetons des korokke (croquettes de pommes de terre) et des minchikatsu (croquettes de viande hachée) dans une boucherie ainsi que des fruits et pique-niquons sur des bancs dans la gare.


Ensuite, nous reprenons le bus pour aller visiter dans les montagnes le temple Adashino-Nenbutsu-Ji. Outre son nom à coucher dehors, ce site est caractérisé par le rassemblement de milliers de statuettes bouddhiques symbolisant les esprits des morts. C'est impressionnant mais pour être honnête à part les statuettes il n'y a pas grand chose à voir. Donc se taper 20 minutes de bus et payer 500 Yen d'entrée pour ça, c'est un peu une perte de temps et d'argent !

Nous ne nous attardons pas et rentrons au centre ville pour aller visiter le jardin d'un autre temple, le Tenryû-ji. Au départ nous hésitons car il faut payer séparément pour visiter le temple et son jardin. Nous décidons de ne faire que le jardin et franchement c'était le bon choix ! Il est immense et magnifique. C'est le plus beau jardin que j'ai jamais visité au Japon ! Il a été dessiné au 14ème siècle par un Musô Soseki, un moine bouddhiste Zen maître de l'art des jardins, autour d'un étang en forme du caractère japonais du coeur (心, kokoro).

Ce n'est pas cette partie du jardin qui m'a la plus fasciné, mais plutôt les chemins à flanc de montagne bordés d'une multitude de fleurs et d'arbres aux couleurs en parfait harmonie. Après la petite déception du temple dans la montagne, les parents sont enthousiastes ! Après s'être promenés pendant plus d'une heure dans ce paradis végétal, nous rentrons doucement à la pension.


En soirée, de nouveau excellent diner à la pension. Au menu : shabu shabu, la fondue japonaise. Contrairement à la fondue par ex. bourguignonne, la viande (de porc) n'est pas cuite dans de l'huile mais dans un bouillon à base de kombu (algues) et est en outre accompagnée de nombreux légumes, champignons et de tofu. Miam !

vendredi 25 avril 2014

Montagne de la tempête et paradis simiesque

Pendant que les parents dorment encore, je pars à pied en reconnaissance jusqu'à la gare de Shijo Omiya d'où nous allons partir pour notre prochaine destination, Arashiyama.
En marchant assez vite, je mets seul 15 minutes, donc avec les parents et les bagages il va falloir compter 30-40 minutes. C'est trop long et contraignant, en conséquence je demande au proprio de la pension de nous appeler un taxi.

Vers 11 h, nous quittons donc la pension Taiko-Ya où nous avons passé 3 nuits bien agréables. Malgré quelques petits inconvénients dus au bruit, une adresse à retenir !


11h20, départ avec la compagnie privée Randen pour Arashiyama (littéralement la montagne de la tempête), une zone montagneuse à l'ouest de Kyoto et haut lieu de villégiature des touristes japonais qui viennent y admirer les cerisiers en fleur (au printemps) et les feuilles d'érable (à l'automne).
20 minutes plus tard, nous arrivons en gare d'Arashiyama sous un grand soleil et au milieu de nombreux autres touristes. Afin de ne pas avoir à trimbaler nos bagages toute l'après-midi, nous partons tout d'abord en bus pour notre pension. Celle-ci est très bien située, en dehors de la cohue touristique du centre ville mais juste à côté d'un arrêt de bus.


Après avoir posé nos clous, nous allons visiter le temple Daikaku-ji à 5 minutes à pied de la pension. Cet endroit est vraiment une bonne surprise. Le site est très grand avec de nombreux bâtiments reliés entre eux par des sortes de chemins de ronde entourés de jardins, comme toujours super entretenus. En plus, il n'y a pas foule et nous pouvons donc admirer en toute tranquilité les arrangements floraux (ikebana), les jardins et les fresques murales. Le temple est bâti au bord de l'étang Ôsawa-ike, d'une grande beauté en toutes saisons, comme nous pouvons le voir sur une vidéo diffusée dans la salle d'accueil de bâtiment principal.

Après cette visite bien agréable, nous retournons au centre d'Arashiyama, plus précisément au bord de la rivière Oi-Gawa. Là se trouve une des principales attractions touristiques de la ville, le pont de bois Togetsukyô (pont qui traverse la lune). De ce pont, entre autres représenté sur une des estampes du très célèbre peintre Hokusai, on a de très belles vues au nord sur les montagnes environnantes et au sud sur de nombreux cerisiers en fleur.
De l'autre côté de la rivière, nous nous rendons à Iwata-Yama, la montagne des singes. Il ne s'agit pas d'un parc animalier à proprement parler, mais plutôt d'une grande zone montagneuse à la végétation luxuriante où résident en liberté des centaines de macaques du Japon. Le chemin d'accès est assez costaud, on franchit pas loin de 130 m de dénivelée en l'espace de 40 minutes. Heureusement que nous avons laissé papa au bord de la rivière, il n'aurait jamais pu arriver en haut !


Au départ les singes se font rares, mais dès que l'on arrive à proximité du sommet, on ne risque de pas de les manquer, ils sont partout, les plus jeunes jouant dans les arbres pendant que les vieux méditent. Du haut de la montagne, on a une vue magnifique sur tout Kyoto.
Ensuite, nous repassons le pont Togetsukyô et rentrons en bus à la pension. La propriétaire de l'endroit est une petite bonne femme un peu bordélique mais bien marrante. Notre chambre est grande et très correcte. Par contre nous partageons les sanitaires avec les propriétaires, ce qui n'est pas vraiment idéal.

Après s'être posés un peu, nous allons diner. Au menu : yu-dofu (tofu cuit dans un bouillon à base de bonite), goma-dofu (tofu mélangé à du sésame) sashimi et tempura. Tout est très bon, rien à voir avec la pension de Nara !