jeudi 22 mai 2014

Les Bob au pays des sushis, 2ème !

Voici comme promis 4 nouveaux jours du périple nippon avec mes parents :

Vendredi 25 avril : Montagne de la tempête et paradis simiesque
Samedi 26 avril : Le plein de nature à Arashiyama
Dimanche 27 avril : Changement de décor et station balnéaire fantôme
Lundi 28 avril : Retrouvailles en mer, Shikoku la sauvage nous voilà !

Bonne lecture !

jeudi 15 mai 2014

Les Baubrand au Japon, 1ère partie

10 jours après notre retour du Japon, j'ai enfin pu trouver du temps pour m'occuper du blog.
Je viens de finir la rédaction du récit des 5 premiers jours du voyage avec mes parents.

Les voici dans l'ordre chronologique :
Dimanche 20 avril : Du Val Noir à la 1ère capitale nippone
Lundi 21 avril : Bouddhas, biches, lanternes et machine à laver
Mardi 22 avril : Adieu capitale, bonjour capitale !
Mercredi 23 avril : Du temple de l'eau pure au pavillon d'argent
Jeudi 24 avril : Déception dorée, découverte de la vrai ferveur et des beautés florales

La suite très bientôt !

samedi 3 mai 2014

Ôsaka, entre spiritualité et marée humaine


Au matin, la vue est toujours aussi magnifique, ce jardin me plait beaucoup ! Nos chambres sont également très bien, nous avons en fait une aile complète du bâtiment avec salle de bain et toilettes. Au niveau du standing des chambres et des équipements sanitaires, je crois que Carpe Diem va obtenir la meilleure note des hébergéments du voyage !
Après un petit déjeuner tranquille dans la salle commune de la pension, nous partons en métro à Hirano, mon quartier "down town" favori au sud-est d'Ôsaka.

Cet endroit ne fait pas partie des zones habituellement fréquentées par les touristes, mais c'est en partie pour cela que je l'ai choisi pour commencer cette journée à Ôsaka. En effet, dans la majorité des guides, la capitale du Kansai est présentée comme une ville moderne, moche et surpeuplée.
Je veux montrer à mes parents qu'à Ôsaka il y a aussi des endroits "normaux", calmes et agréables. En outre après la cohue à Uméda hier soir, il vaut mieux commencer par un endroit plus zen, sinon ils vont péter les plombs !
Aujourd'hui, une fête religieuse a lieu dans le plus grand temple de Hirano, le Dainen-Butsu-Ji. Le site est grand, avec un immense bâtiment central entouré des habituelles échopes proposant à manger, à boire et de quoi occuper les nombreux enfants. Il y a beaucoup de monde, pas facile de trouver un coin pour s'assoir. Sur le papier, cette fête avait l'air intéressante, avec un défilé de religieux vétus de costumes traditionnels avec des masques de bouddha. En fait, il nous faut poireauter 45 min. avant que ne commence le défilé et au bout de 25 min. nous n'avons vu qu'une succession de groupes dansant, chantant et priant, mais tout ça est très soporifique quand on n'est pas bouddhiste ! Après m'être renseigné, j'apprends que la cérémonie dure en tout 3 heures et que le défilé des bouddhas n'a eu qu'à la fin ! Super..., on se barre !


Nous quittons donc ce temple et allons déjeuner dans un snack à proximité de Showacho, sur Midosuji, la ligne principale de métro. Pour notre dernier repas ensemble au Japon (je repars ce soir à Sakai rejoindre Kumiko), je fais goûter aux parents LA spécialité par excellence d'Ôsaka, les Takoyaki. Il s'agit de boulettes de pâte un peu comme la pâte à crêpe contenant des morceaux de poulpe et cuites dans un moule ressemblant à celui utilisé pour les gaufres. On mange ça bouillant et recouvert d'un mélange de mayonnaise et de Aonori (algues nori en poudre). C'est mon snack favori quand je me balade dans Ôsaka. On en trouve partout, c'est pas cher et très bon. Et accompagné d'une bière c'est encore mieux :-).
Ayant repris des forces, nous nous rendons à Nanba, le centre touristique d'Ôsaka et l'endroit que j'évite quand je viens en ville. Pourquoi ça me direz vous, hé bien parce que c'est blindé de monde 24h/24, que c'est ultra-moderne et pour moi absolument pas représentatif de cette ville. C'est juste le Ôsaka de carte postale, bruyant et vulgaire... Toutefois, il faut l'avoir vu, c'est pourquoi j'y traine mes pauvres parents :-) !
Arrivés sur place, il nous faut tout d'abord trouver la bonne sortie et c'est pas simple quand on sait qu'il y en a 30 ou 40 rien que pour la zone centrale de Nanba... Une fois dehors, nous nous frayons un chemin parmi la foule jusqu'à Dotonbori, la zone des canaux très populaire parmi les jeunes avec partout d'immenses affiches publicitaires et le point de départ de la galerie marchande couverte de Shinsaibashi, qui s'étend du nord au sud sur plusieurs kilomètres.


J'avais prévu de s'y balader un peu, mais quand maman voit la marée humaine, elle refuse d'y entrer. Nous prenons donc les rues parallèles, qui elles sont quasiment vides en comparaison... C'est vraiment le phénomène des moutons de Panurge !
Après une petite promenade dans le quartier, nous reprenons le métro à Nipponbashi en direction du nord. Notre dernière destination de la journée est également une galerie marchande, Ten-Roku, mais contrairement à Shinsaibashi, celle-ci est beaucoup plus calme et authentique à mon goût. L'endroit plait bien aux parents, surtout un marchand de couteaux chez qui papa achèterait bien la moitié de l'étalage !
Vers 18h00, retour à Carpe Diem. Je reprends mon sac à dos, dis au revoir aux parents et repars pour Sakai. 1h30 plus tard, j'arrive enfin chez la maman de Kumiko, bien cassé !

Voilà, le premier voyage de mes parents au Japon est quasiment terminé. Demain, ils vont visiter le château d'Ôsaka situé juste à côté de leur pension puis en soirée se rendre à l'aéroport d'Itami, au nord-ouest de la ville, où ils vont passer leur dernière nuit au pays du soleil levant.
Quant à moi, demain journée emplettes et valises puis retour lundi en Allemagne pour aller bosser :-(.

Sayonara et à bientôt pour un nouveau voyage !

vendredi 2 mai 2014

Gorges profondes et retour à la civilisation


La vie est un éternel recommencement. Nous nous sommes couchés après un véritable festin végétarien et commençons la journée par un succulent petit-déjeuner tout aussi végétarien :-).

Aujourd'hui programme cool, nous ne prenons le train à Ôboke qu'à 12h30. Nous profitons du beau temps pour aller faire une nouvelle promenade autour de la pension. Cette région est vraiment magnifique, je ne peux qu'à nouveau le souligner. C'est sûr et certain, je reviendrais prochainement pour explorer à fond la vallée d'Iya !
A 11h30, monsieur Nori nous emmène en voiture à la gare d'Ôboke. Ayant pas mal de temps avant le départ, nous allons admirer la rivière en contrebas.
12:38, départ d'Ôboke pour Ikeda, la "grande ville de la région" (avec seulement 15 000 habitants) d'où nous allons prendre un bus longue distance pour Ôsaka. Le trajet ne dure que 40 min. mais est très agréable, le train suivant le cours des gorges d'Ôboke/Koboke, très appréciées des amateurs de rafting.
14:30, départ pour Ôsaka via Awajishima, une petite île entre Shikoku et Honshu, réputée pour sa production de batonnets d'encent et de sauce soja.
Le trajet, principalement sur autoroute, s'avère assez inintéressant et long, vu que nous sommes tombés dans de gros embouteillages au niveau du port de Kôbe (endroit particulièrement hideux...). Au final, nous arrivons à Umeda, la gare de Ôsaka avec 45 minutes de retard.
Uméda est un endroit gigantesque qui comprend non seulement la gare Japan Rail principale de Ôsaka, mais également la gare de départ des lignes Hankyu, plusieurs lignes de métro et plusieurs centres commerciaux aussi bien souterrains qu'en surface. Pour ceux qui connaissent, c'est un peu comme à Paris la gare de Chatelet mais en peut-être 2 fois plus grand et bordélique !
Mes parents sont un peu subjugués, non seulement par la complexité d'Uméda mais surtout par la foule. Nous sommes en pleine "rush hour" et quand on ne connaît pas, c'est difficile de ne pas perdre pied ! Fort heureusement, Kumiko et moi sommes familiés de l'endroit et en moins de 20 min. nous sommes dans le métro, bien sûr lui aussi blindé de monde. Quelques arrêts plus loin, c'est le moment des adieux d'avec Kumiko, elle rentre à Sakai chez sa mère. Quant à mes parents et moi, nous changeons de ligne de métro pour nous rendre à la dernière pension de leur séjour nippon.


Celle-ci est située au nord-est d'Ôsaka, à 15 min. à pied de l'arrêt de métro Midoribashi, dans une ruelle bien planquée. Heureusement que nous avons un plan très détaillé des lieux, sinon nous n'aurions jamais trouvé !
Carpe Diem, ainsi s'appelle ce très bel endroit, est une vieille maison traditionnelle cachée au milieu d'un magnifique jardin japonais au centre duquel trône une colonne de pierre du 13ème siècle. Cette pension est tenue par une Misa, une japonaise mariée à un français. Elle est super sympa, parle couramment français et sa famille est originaire de la préfecture de Kôchi, dans l'île de Shikoku que nous avons quitté ce matin. Le monde est bien petit ;-) !
Les parents étant bien fatigués, nous décidons de ne pas ressortir pour aller diner et commandons des bentos (plateaux-repas) à l'aide de Misa.
En moins de 20 min. le livreur est déjà là. Les bentos sont très bons, presque du niveau de certains restos touristiques de Kyoto ou Nara. Nous les dégustons avec des bières généreusement fournies par Misa avant d'aller tomber de sommeil dans notre belle chambre avec vue sur le jardin !


jeudi 1 mai 2014

Iya, un des trois paradis cachés du Japon ; la béatitude végétarienne


Après une courte nuit (les autres clients de la pension étant partis travailler à 5 heures du mat...), je pars avec Kumiko refaire un tour sur la plage de Katsurahama. Mis à part quelques chiens et leurs propriétaires, l'endroit est désert. Cette plage me rappelle bien des souvenirs : en 1995, lors de mon premier voyage au Japon, nous y avons dormi. A l'époque, nous avons passé en tout une semaine à Shikoku et toutes les 2 nuits, nous avons couché dehors. En effet, Kumiko ayant complètement sous-estimé l'augmentation du coût de la vie au Japon (elle n'y était pas revenue depuis 5 ans) et surtout des hébergements, nous n'avions pas assez d'argent pour nous payer une pension tous les soirs. Voilà pourquoi en septembre 1995, nous avons dormi sur la plage de Katsurahama, en pleine période de typhons... Le lever de soleil était magnifique, sauf que nous étions à moitié ensevelis dans le sable ;-).

Allez, finie la nostalgie, il est temps de repartir, notre bus pour Kôchi n'attend pas ! Contrairement à celui d'hier soir, il ne s'agit pas d'un bus de ligne, mais d'un bus touristique, qui met un peu plus de temps, mais fait en chemin une halte à tous les endroits à voir autour de Kôchi. Malheureusement, nous n'avons pas le temps de nous arrêter pour visiter chacun des sites (la prochaine fois, je prévois un programme moins chargé...), mais pouvons tout de même du bus avoir un petit aperçu. Arrivés en gare de Kôchi, nous prenons le train pour Ôboke, le village d'entrée de la vallée d'Iya.

Pendant très longtemps, cette vallée était très difficile d'accès et a souvent servi de refuge aux nobles et guerriers vaincus, notament au clan Taira dont les membres s'y sont réfugiés à la fin du 12ème siècle, après avoir perdu la guerre de Gempei. A l'issue de ce conflit, le shogun (chef suprême des armées) retira à l'empereur son pouvoir de gouverner et déplaça la capitale à Kamakura, une ville à 50 km au su-ouest de l'actuelle Tokyo.

A l'heure actuelle, la vallée d'Iya est une destination touristique très prisée, mais à la nature fort heureusement encore presque intacte. A la gare d'Ôboke, après avoir consulté les horaires des rares bus qui vont dans la vallée (en gros 2-3 par jour et uniquement pour 1 destination...), nous décidons de prendre un taxi. Sage décision : la propriétaire du taxi nous propose un tarif forfaitaire pour 2 heures, comprenant la visite des principaux sites de la vallée. Vu que nous sommes 4, au final ça ne va pas être plus cher que l'aller-retour en bus et pas besoin de trimbaler les bagages !

Peu de routes traversent la vallée d'Iya et il vaut mieux avoir une petite voiture pour s'y aventurer : les routes sont très étroites, avec quasiment pas de visibilité, on se croirait dans le Vercors ! Les paysages sont magnifiques, avec une multitude de tons de vert et partout des immenses arbres de glycine. Ca sent trop bon ! Les hautes montagnes donnent à la vallée un aspect très encaissé et mystérieux. Faire le trajet en taxi est la solution idéale : on peut s'arrêter partout, la dame donne beaucoup d'informations, nous sert ainsi de guide touristique et le tout pour le prix du bus !


Notre première étape est une statue qui ressemble étrangement au Manneken-Pis de Bruxelles. La petite histoire : afin de montrer leur bravoure, les gamins de la vallée d'Iya devaient se tenir debout au bord de l'abime et faire pipi sans tomber. En souvenir de cette "tradition", un sculpteur local a fait cette statue. Vu la hauteur, je pense que pour ma part je me retiendrais un peu, quitte à ne pas être brave :-).

Ensuite, demi-tour en direction de Kazura-bashi, un des ponts de lianes traversant la vallée. Quand celle-ci servait de refuge aux exilés et autres guerriers vaincus, seuls 13 ponts permettaient de franchir la rivière. Ces ponts étant composés de lianes, les guerriers pouvaient assez facilement les couper s'ils étaient poursuivis. Aujourd'hui, il ne reste plus que 3 ou 4 de ces ponts, le plus connu étant Kazura-bashi.

L'endroit est joli, mais très touristique et vu qu'il faut payer 500 Yen (3,5€) par personne pour traverser le pont, nous nous contentons de faire des photos, de pique-niquer et de nous balader en bord de rivière. Heureusement que nous n'avons pas pris le bus, sinon nous n'aurions vu que ce site et manqué le plus joli, la partie beaucoup plus sauvage près du Manneken-Pis ! Ensuite, le taxi nous emmène à un hôtel qui abrite une source thermale. Nous allons nous y relaxer pendant 1h30 avant que le propriétaire de notre pension du jour vienne nous y chercher. Pour mes parents c'est leur première expérience d'Onsen (source thermale). Les bains sont séparés hommes/femmes, mais sinon identiques, un bassin intérieur avec des douches et des bassins extérieurs qui donnent sur une rivière. La vue est malheureusement pas géniale avec un pont moche en plein milieu. Mais bon, le bain est très agréable, tout le monde apprécie, c'est l'essentiel !


A 16 heures, monsieur Nori, le propriétaire de la pension Ku-Nel-Asob (littéralement bouffer/roupiller/en profiter) vient nous chercher à l'hôtel. C'est encore top comme service ! Sa pension est située à 3-4 km d'Ôboke, en pleine cambrousse avec une vue magnifique sur la vallée. Il y a 10 ans, il a acheté une vieille ferme abandonnée, a tout retapé avec des artisants du coin et accueille des touristes depuis 4 ans. Une autre particularité de ce lieu est la cuisine : tous les plats proposés sont végétariens et préparés uniquement avec des produits du coin, si possible des paysans voisins ; même le thé est local ! Vu que dans la région, chaque famille possède son propre plant de thé, c'est pas bien difficile :-).

Après avoir pris possession de nos chambres, nous partons nous promener autour de la pension afin de profiter de cette nature magnifique. Il y a des fleurs et des plants de thé partout et avec un beau ciel bleu les contrastes sont extraordinaires !

A 19 heures, nous nous mettons à table affamés et curieux de voir ce que va donner le diner entièrement végétarien ! J'avais un peu peur que ça ne plaise pas au parents mais fort heureusement il n'en est rien, bien au contraire ! Tout est délicieux, original, inventif, je manque d'adjectifs pour décrire les saveurs de ces plats succulents. Je n'aurais jamais pensé que les légumes et produits du soja permettaient de créer une cuisine aussi variée et délicieuse. Bravo à la cuisinière !