vendredi 18 septembre 2009

Fjord, absence de cétacés et dernière séance à 3 pistoles


Les effets du décalage commencent à s'estomper, ce matin je n'ai emmergé qu'à 6 h. Ce matin, notre hôtesse du gîte La Providence, Marie-Claire, est bien mieux lunée qu'hier et durant le très bon petit déjeuner, nous papotons avec elle, une de ses filles et son mari sur les différences entre le Québec et la France, l'histoire du Canada, etc...
Ils ont l'air très religieux, le monsieur s'est même signé avant de se mettre à table. En tout cas, c'est une famille nombreuse : durant le déjeuner, Marie-Claire a emmené une des ses filles, "la 6ème" selon ses dires, à l'arrêt de bus et ce n'était peut-être même pas le plus jeune de leurs enfants !

Adieu au lac Saint-Jean, bonjour le fjord du Saguenay ! Pas plus grand qu'une rivière au niveau de la berge orientale du lac Saint-Jean, il s'élargit rapidement à partir de Chicoutimi. Nous suivons la rive nord de cette trouée ondoyante pendant près de 200 km.
Bravant la froidure et le vent, nous descendons de notre auto à Sainte-Rose du Nord, un minuscule village au bord du fjord pour aller admirer la beauté brute des falaises escarpées du Saguenay. Après cette halte vivifiante, retour sur la route qui s'éloigne de la rive, devenant montagneuse et un peu monotone.

A l'heure du déjeuner, arrivée à Tadoussac, un des premiers ports de colonisation de la Nouvelle-France au 16e siècle. Point où le Saguenay se jette dans le fleuve Saint-Laurent, cette petite ville est depuis quelques années la capitale québécoise de l'exploration des baleines.
Bien que touristique, la bourgade est jolie avec une ambiance rétro. Nous déjeunons dans un café sympa à l'ambiance début du 20e siècle. Devant absolument prendre le bateau aux Escoumins (à 40 km de là) moins d'1 h plus tard, nous ne pouvons malheureusement pas nous attarder et tenter de voir quelques cétacés.

Nous allons sûrement nous rattraper durant la traversée du Saint-Laurent ! Depuis sa première apparition à Tadoussac, ce grand fleuve aux allures de mer intérieure est omniprésent. Prenant sa source dans le lac Ontario aux USA, il grandit constamment en allant vers l'est et à son embouchure atteint pas loin de 64 km de large !
Affrontant vaillamment la bise maritime, nous passons presque toute la traversée dehors à scruter l'horizon à la recherche de baleines. Malheureusement, les seuls cétacés visibles sont sur le bateau et pas dans l'eau...



 90 minutes plus tard, arrivée à 3 pistoles. Contrairement à nos attentes, il ne s'agit pas d'une métropole mais plutôt d'une petite ville assez morte. Petite pause dans notre gîte du jour, "Aux 1000 souvenirs" puis ballade-découverte de 3 pistoles. On a vite fait le tour, l'endroit est désert et un vent glacial n'engage pas à rester au dehors bien longtemps.



Nous nous réfugions dans le "restaurant" conseillé par la propriétaire du gîte, la "Cantine d'Amours". L'endroit fait penser aux "diners" américains et est plein à craquer ! Pas étonnant qu'il n'y ait personne en ville, ils sont tous à la cantine ! Les plats servis ont l'air plus consistants les uns que les autres et vu le tour de taille de nombreux clients, appréciés en masse...

Nous tentons une spécialité locale, la cipaille. Il s'agit d'une sorte de backeofe simplifié, une tourte à base de plusieurs sortes de viande et de pommes de terre. C'est bon, mais comme d'habitude les portions sont prévues pour des bucherons affamés ! Toutefois ces portions pantagrueliques ne semblent pas suffire à certains autochtones qui ont en plus commandé des hamburgers et s'en servent pour pousser leur cipaille afin de manger encore plus vite. Sans commentaire....

Il est 18h45, nous venons de finir de souper (au Québec le soir on soupe, le diner est l'équivalent de notre déjeuner et ce dernier est notre petit-déjeuner). Dehors le vent souffle à vous arracher les os et 3 pistoles est une ville morte... Ayant beaucoup de temps à tuer, nous décidons d'aller au cinéma. Ouvert uniquement 6 jours par mois, celui-ci ne passe que des films pour enfants. On air tonight : "Opération G-Force", les commandos de cochons d'inde du FBI !
Planqué dans un sous-sol, le cinéma est une véritable antiquité avec un guichet qui semble tout droit sorti des années 60. La salle n'est pas non plus de toute première jeunesse et les sièges adaptés à la clientelle de l'endroit : les enfants. A part quelques adultes qui accompagnent leur progéniture, nous sommes les seuls adultes. Ce n'est pas une séance de cinoche mais une garderie :-). Le film n'a rien d'extraordinaire, par contre les messages écrits au marqueur puis diffusés sur l'écran (films à venir, pubs locales, etc..) sont comme des ovnis venus d'un passé longtemps révolu. Ce système sert même à prévenir durant la projection les enfants qui doivent se présenter à l'accueil.
La séance est interminable, avec une entracte de 3/4h en plein milieu... Après plus de 2h mal assis et en pleine digestion de cipaille, nous sortons complètement comateux dans le froid trois pistoliens et regagnons vite nos pénates.


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