Lundi après-midi sur le site nucléaire de Fukushima : une fumée noire s'échappe du réacteur 3, toute la zone est évacuée, les opérations d'arrosage et travaux de rétablissement de l'alimentation électrique sont interrompus. En entendant ces nouvelles peu rassurantes, je me suis mis à imaginer les gros titres des médias européens du jour et mon estomac s'est noué en pensant à la réaction de mes proches, déjà bien inquiets à mon sujet. Durant toute la soirée, j'ai beaucoup cogité et au final décidé de contacter le lendemain Finnair pour avancer mon vol. Cette décision, même si elle paraît un peu précipitée, ne l'est pas. Depuis mon séjour à Kyoto j'y pensais mais ne voulais pas céder à la panique. A force de suivre plusieurs fois par les jours les nouvelles, on reste bien sûr informé mais dans le même temps, on entretient un niveau de stress permanent. A cause de cette tension continuelle, il est bien difficile de profiter de ses vacances...
Enfin, c'est fait, je rentre ce dimanche (27.03), ma famille est soulagée, pour moi la pression retombe un peu et je vais m'efforcer de tirer partie du temps qu'il me reste au pays du soleil levant.
Aujourd'hui encore, journée de promenade dans Osaka, en partie avec Kumiko, en partie seul. Dans les quartiers suds de la métropole nippone, de nombreux endroits restent à explorer, surtout près de Tennoji. Même Kumiko, originaire d'Osaka, a pu découvrir de nouveaux coins sympas, entre autre 1 temple minuscule avec une statue de bouddha couché ou bien une immense statue de bouddha aux milles bras qui fait un peu penser à l'attaque imminente de Gozilla dans les vieux films de la Tohei.
C'est d'ailleurs dans cet endroit que nous dégustons nos obento (boîte déjeuner), achetés dans un magasin minuscule le long du chemin. Tout est délicieux, du riz parfumé aux légumes de montagne, du navet mariné à l'orange. C'est ca que j'apprécie dans Osaka : même au détour d'une ruelle on peut trouver de quoi manger pas cher et souvent d'une qualité exceptionnelle, comme aujourd'hui.
Kumiko ayant 1 rendez-vous dans le quartier des affaires, je poursuis ma ballade seul et me rend près de la gare principale d'Osaka, sur l'île de Nakanoshima. Bien qu'entouré de grattes-ciel, ce coin de verdure au coeur de la mégapole est bien sympathique. Des statues d'art moderne ornent les berges du fleuve. Habituellement assez peu réceptif à la sculpture contemporaine, je me surprend à apprécier les oeuvres présentées ici. La plupart sont droles, inventives et belles, ce qui est, à mon avis, rarement le cas pour l'art moderne.
Vers 15h30, je retrouve Kumiko et nous allons prendre un café dans un endroit célèbre pour son café et ses beignets. Tenu depuis 3 générations par la même famille, ce café à l'atmosphère vieillote et rustique ne paie pas de mine mais sa réputation n'est pas volée ! Le café et les beignets sont vraiment excellents, l'endroit donne envie d'y revenir et d'y passer des heures à bouquiner ou à philosopher :-).
Après le calme, la marée humaine. En sortant du café, nous nous rendons à Shinsaibashi, 1 des plus grandes stations de métro de la ville et le point de départ d'une des arcades marchandes les plus courrues d'Osaka. Elles s'étendent entre Shinsaibashi et Namba et même au milieu de la nuit on n'y est jamais vraiment seul. Nous y entrons à 17h et c'est l'enfer. On ne peut pas avancer, bousculant et se faisant bousculer par la faune juvenile aux atours tous plus excentriques les uns que les autres et les nombreux vélos qui on ne sait comment arrivent à se faufiler dans la masse tels des motos sur une route de montagne.
N'en pouvant plus, nous trouvons refuge dans une ruelle 1 peu cachée et deserte où périclitent des magasins traditionnels, marchands de kimonos, d'éventails, porcelaine, etc. Nous entrons dans un de ces magasins, accueillis par un vendeur très polyglotte (il parle bien allemand, anglais, 1 peu de francais et de russe) et son père, 1 octogénaire en pleine forme et à la langue bien pendue. Ils nous déballent bien sûr tout le magasin, entre autre des "Netsuke", petites sculptures en bois d'une grande finesse, représentant des motifs animaux et à l'origine servant d'attache sur les obis (ceintures de kimonos) pour par ex. un porte-monnaie. L'une d'elles, deux poissons enlacés comme le symbole du Yin et du Yang, me plait particulièrement. Bien que n'ayant plus d'utilité particulière et assez chère (70€), je l'achète. C'est à la fois un souvenir et un soutien pour ce genre de magasin, malheureusement espèce en voie de disparition.
Ayant fait ma BA culturelle de la journée, nous quittons cet havre de tranquilité et nous replongeons un temps dans la jungle urbaine avant de nous rendre à Tengachaya, le quartier qui nous avait bien plu il y a quelques jours. Après avoir fait le plein de korokke et dégusté des takoyaki, nous rentrons au bercail.
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