mardi 15 mars 2011

Fukushima, cauchemard éveillé / Kyoto, fol espoir de sérénité

A Kyoto depuis avant-hier, j'essaie, malgré les évènements actuels, de profiter de mon sejour, mais franchement ce n'est pas facile. La situation est toujours aussi bizarre. Ici tout le monde continue son train train quotidien et dans le nord on compte les morts et les centrales sont sur le point d exploser...

Waru Yume (cauchemard)

La bétise, préméditée ou non des autorités japonaises quant au choix de l'emplacement des centrales nucléaires me met dans une rage noire. Implanter de telles installations dans la region la plus susceptible d'être touchée par les tremblements de terre, ce n'est meme plus de la bétise, c'est presque un crime contre l'humanité. Tohoku, la région de l'épicentre, était un endroit d'une telle beauté, avec tant d'histoire, ça me rend bien triste de penser que tout est à present sous les flots ou les décombres, sans bien sûr parler des pauvres gens sur place.
J'ai effectué 2 séjours à Sendai pour apprendre le japonais, en 2002 et 2005. J'ai beaucoup aimé la ville et ses habitants et à présent tout est detruit. J'ai tenté à plusieurs reprises en vain de contacter les gens que je connais sur place. Je ne sais absolument pas s'ils ont survécu au désastre....

Kyoto no heiwa (Kyoto, havre de paix)

Depuis mon arrivee dans l'ancienne capitale nippone, je marche beaucoup, visite de nombreux temples et trouve même le temps de faire des randonnees en montagne. Voici le récit du 1er jour de mes "aventures" :

13.03: Randonnée en montagne, vive les bains et le curry !

Départ aux aurores de Sakai, la route est longue. Première destination du jour, Kurama, village dans les montagnes au nord de Kyoto. 3 h et 3 changements de moyen de transport plus tard, arrivée à Kurama dans un train très sympa, conçu pour profiter du paysage sans se prendre de torticolis.

Le site de Kurama se compose de plusieurs temples répartis sur toute la montagne. Un chemin de pélerinage relie Kurama à Kubine, de l'autre côté de la montagne en passant par tous les temples. L'endroit est magnifique avec des arbres immenses, mais les temples sont très neufs, reconstruits encore et encore en raison d'incendies répétés au cours des ans.


La randonnée n'est pas bien longue, en 2 h j'arrive sans me presser à Kibune. Cette bourgade est ultra-touristique mais le cadre très beau, au bord d'une rivière qui enchante avec ses nombreuses chûtes d'eau. Après avoir bien rentabilisé mon appareil photo, je redescend à pied jusqu'à Kibuneguchi, la gare la plus proche. Ensuite, je refais en train 1 partie du trajet en sens inverse et m'arrête au nord de Kyoto, où je vais coucher ce soir.


Ma pension du jour, appelée Waraku-An, est une maison traditionnelle kyotoite entierement restaurée par 1 corse, le mari de la proprio. C'est un bel endroit paisible et pas cher du tout, chose assez rare à Kyoto.

Petite pause, puis ballade dans les environs. Le temple shinto le plus proche, Heian Jingu, est vraiment immense et bondé de touristes. Je fuis le plus rapidement possible et trouve un endroit beaucoup plus intéressant et surtout beaucoup plus tranquille, Kurodani, un espèce de "complexe spirituel", composé de temples boudhistes, shintos, d'un très beau cimetière et de pagodes.


 Apres cette grande promenade, repos bien merité dans un sento. Contrairement à un onsen, il ne s'agit pas d'une source d'eau chaude mais d'un bain public traditionnel. C'est un endroit 1 peu hors du temps, tenu par des grands-meres jumelles.
Bien relaxé et un peu fatigué, je vais diner dans un snack qui fait 1 très bon "katsu-kare" (curry avec une escalope panée coupée en tranches). Autant la bouffe etait excellente, autant l'ambiance était quasi glaciale et pour combler le tout ils ne servaient pas de bière ! 1 peu frustré, je passe au supermarché du coin et achète du Chu-Hai (cocktail à base d'alcool de riz et de limonade, existe en de nombreux parfums) et des haricots salés. Je savoure le tout dans la pièce commune de la pension en papotant avec 1 de mes voisins de chambrée, 1 retraité de Yamaguchi (la province la plus au sud de l'île de Honshu). C'est un fan des trains locaux et il compte rentrer le lendemain en tortillard --> 11 heures de trajet. Il faut vraiment aimer le train :-).

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