Le mont Kôya, une montagne au sud d'Osaka, dans la préfecture de Wakayama est le but de mon excursion d'aujourd'hui, la dernière de ce séjour malheureusement écourté. Véritable montagne sacrée et sanctuaire du bouddhisme, le mont Kôya est un lieu de pélerinage très connu dans tout le Japon.
Départ 7h30 de chez Kumiko, arrivée 10h en gare de Gokurakubashi, le terminus du tortillard qui m'amène au pied du mont Kôya. Tous les voyageurs présents prennent le funiculaire jusqu'à l'entrée du sanctuaire. En fait pas tous, vu que je décide de faire le trajet à pied. Après avoir traversé le bien décevant pont de la béatitude (Gokurakubashi), je commence ma randonnée par 45 minutes d'un chemin pavé et solitaire qui me conduit à Nyônindo, le point que les femmes ne peuvent pas franchir. En effet, jusqu'au début de l'ère Meiji (env. 1860), il était interdit aux femmes de pénétrer sur le site sacré de Kôyasan. Encore aujourd'hui, certains temples sont encore réservés aux hommes. Ceci montre bien le machisme de la société japonaise, encore très archaique et conservatrice par rapport à celles des pays occidentaux.
Durant des siècles, les femmes n'avaient pas d'autre choix pour leur pélerinage que de suivre un chemin ardu contournant le sanctuaire de Kôyasan. Plus intéressé par le côté nature du site que par les temples eux-mêmes, je ne rentre pas dans Kôyasan mais m'engage sur le chemin des femmes.
Comme durant l'ascension jusqu'à Nyônindo, je suis seul dans une forêt très touffue qui ressemble à une jungle. Le sentier est très raide et malgré les températures assez glaciales, je suis obligé de tomber la veste. Au sommet, un petit temple et une vue magnifique récompensent l'effort accompli. Ensuite, redescente sur un sentier jonché d'Inari, les portes caractéristiques du shintoisme jusqu'à Daimon, la grande porte, en bordure du sanctuaire. Je n'y pénètre toujours pas et repars dans la nature sur le chemin des femmes.
Après une mini-chapelle consacrée à des Jizo (divinités enfantines) sans visage, nouvelle ascension très raide jusqu'à un belvédère impressionnant où 2 japonais observent les oiseaux à la longue vue. N'étant qu'à la moitié du trajet au bout de 2 heures, je ne m'attarde pas et me réenfonce dans la jungle. A partir de ce point, je suis de nouveau seul et vu l'absence de tous repères j'ai l'impression de marcher pendant des heures, montant et descendant au fil du sentier, très beau mais un peu monotone.
13h30, après plus de 3 heures de marche depuis la gare, j'arrive enfin à ma première destination, Okuno-in, un immense cimetière dans une forêt d'arbres gigantesques. Lors de mon séjour à Kyoto j'ai déjà vu des grandes cimetières mais en comparaison de celui-ci ils font figure de jardinets !
D'après mon plan, de nombreuses figures historiques sont enterrées ici mais d'après Kumiko leur véritable tombe est ailleurs, mais vu que la montagne est sacrée on a juste amené quelques cendres afin de leur assurer un bon passage vers l'au-delà.
Avant de commencer ma visite, je me pose 5 min. bien cassé et déguste mon obento. Ce n'est pas grand chose, des sushis de supermarché mais quand on a vraiment faim tout devient délicieux ;-).
Ayant repris des forces, je me ballade dans le cimetière puis dans le reste du sanctuaire. La plupart des temples se ressemblent et ne présentent pas de véritable intérêt. Par contre, un site dans la partie ouest se distingue des autres par d'immenses pagodes et un étang avec un temple shinto en son centre.
15h30 : mon train partant dans une heure, il est temps de redescendre à Gokurabashi. Arrivé en bas, je m'effondre sur un banc et manque de louper le train m'étant assoupi. Ensuite, 3 trains, 1h30 de trajet semi-éveillé puis 20 min. à pied.
19h : arrivée chez Kumiko bien cassé. Un bon bain, de l'anguille fritte et 1 bonne bière puis au dodo !
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