jeudi 24 avril 2014

Déception dorée, découverte de la vrai ferveur et des beautés florales

Après une nuit un peu plus calme (ou alors vu la fatigue je n'ai rien entendu...), nous retournons à "L'atelier de coquin" pour les appros du petit déj, mais ce coup-ci sans hareng :-).
Première destination du jour, Kinkaku-ji, le temple au pavillon d'or, situé au nord-ouest de Kyoto.


Contrairement à son frère d'argent, l'endroit n'est pas un havre de calme et d'harmonie, plutôt un centre touristique bondé et clinquant. Franchement, c'est une grosse déception. Le pavillon en lui-même n'a rien d'extraordinaire, l'or lui donne une apparence "nouveau riche" très artificielle. Le jardin autour est joli, mais là aussi ne soutient pas la comparaison avec celui du pavillon d'argent. Et le flux incessant de touristes par cars entiers n'arrange rien...
Voulant échapper à la cohue touristique, nous voulons rapidement partir pour notre prochaine destination, le temple Ryoan-ji, mais les bus de ligne n'arrivent pas (à cause du bordel mis par les cars de touristes...). En plus, nous avons rendez-vous à 14 heures chez l'oncle d'un ami japonais de Kumiko (que je connais également et qui habite en Allemagne). Son oncle est un artisan qui tisse avec sa femme des Obi (la ceinture des kimonos). Nous décidons de ce fait de changer nos plans et partons directement pour le quartier de l'atelier de tissage.

Arrivés sur place, trouver un resto/snack ouvert s'avère mission impossible vu que c'est le jour de fermeture du quartier (au Japon les magasins décident individuellement ou par quartiers leur jour de fermeture hebdomadaire). En cherchant bien, nous trouvons un petit magasin qui vend des bentô (sortes de plateaux-repas très variés). J'en profite pour montrer l'adresse de l'atelier de tissage et demander où c'est. Les vendeuses n'en savent rien, mais elles appellent les gens avec qui nous avons rendez-vous pour se renseigner. Elles nous indiquent alors un temple aux alentours où nous pouvons aller manger et nous disent de revenir ensuite afin qu'elles nous emmènent elle-mêmes à l'atelier !


Nous nous rendons dans le temple, Shakuzoji, où se tient une fête. Ce lieu est l'antithèse du pavillon d'or. C'est un temple inconnu, petit, simple et dont il émane une sensation de ferveur, d'authenticité ! Nous trouvons une petite place dans le jardin pour nous asseoir et manger sans déranger. A ce moment là, une vieille dame vient vers nous et se présente comme la mère de mon ami Hatano. Elle a été appelée par les vendeuses du marchand de bento et est venue nous chercher pour nous emmener à l'atelier de tissage car c'était plus simple que d'expliquer le chemin au téléphone !
Je profite de sa présence pour en savoir plus sur la fête célébrée dans ce temple. Celui-ci est consacré à la guérison et sur son fronton on y trouve partout des représentations de tenailles et de clous. Ces outils sont les symboles de la maladie combattue avec succès, les clous étant le mal extrait du corps du malade, les tenailles sa volonté et la médecine. Une plaque représente un malade guéri, ce malade en ayant fait don au temple en guise de remerciement. Cette fête célèbre la victoire sur la maladie. Elle a lieu une fois par mois et outre la partie religieuse, c'est l'occasion pour les personnes présentes de pouvoir également faire gratuitement un check-up, effectué par des médecins bénévoles d'un hôpital voisin.
Après ces explications très intéressantes, nous partons avec la maman de Hatano.


Arrivés sur place, nous entrons dans l'atelier, qui est en fait l'arrière de la maison de l'oncle et de la tante de Hatano et ne consiste qu'en deux métiers à tisser d'apparence antidiluvienne qu'ils ont eux-même fabriqué et breveté ! Ils nous expliquent comment ça marche (je ne comprends pas tout, c'est pourquoi j'ai fait une vidéo...) puis nous invitent à prendre le thé. Ils ont tous les deux dans les 75-80 ans et travaillent encore, tous les deux, seuls. C'est impressionant et désolant à la fois, car cela signifie qu'il n'y a personne pour reprendre leur activité...


Ensuite, nous reprenons le bus (après avoir été raccompagnés à l'arrêt par la maman de Hatano !) pour notre dernière destination de la journée, le château de Nijô et ses jardins.


Ce château a été construit au début du 17ème siècle, sur ordre de Tokugawa Ieyasu, le fondateur du shogunat Tokugawa qui a duré plus de 250 ans et s'est terminé en 1867 avec la restauration Meiji.
Avec l'avènement de la dynastie Tokugawa, Edo (l'actuelle Tokyo) est devenue la nouvelle capitale du Japon. Toutefois, le shogun revenait souvent à Kyoto, entre autres pour surveiller l'empereur et sa cour, qui ont continué de résider à Kyoto jusqu'au début de l'ère Meiji. Le château de Nijô était alors la résidence temporaire des shoguns Tokugawa lors de leurs visites à Kyoto.

Le château en lui-même est très intéressant à visiter (avec de nombreuses fresques sur les murs et les portes coulissantes, qu'il est malheureusement interdit de prendre en photo...), mais pour moi les jardins qui l'entourent sont le véritable intérêt du site ! Même si la floraison des cerisiers est quasiment terminée, celle d'autres fleurs bat son plein, le Japon en ce moment c'est un véritable paradis de couleurs et de senteurs ! Après la visite du bâtiment principal, nous faisons le tour des jardins et admirons les beautés florales jusqu'à la fermeture à 17 h.


Après cette journée bien remplie, nous nous posons un peu à la pension avant d'aller diner. Vu que les parents sont assez vanés, nous décidons de retourner dans le resto de Kushi-Katsu qui nous avait tant plu avant-hier.

 Ce soir encore, l'accueil est parfait, tout est délicieux, que ce soit le salé ou le sucré, maman adore leurs beignets de banane nappés de chocolat !


mercredi 23 avril 2014

Du temple de l'eau pure au pavillon d'argent

Pas facile de faire une grasse mat quand on dort juste devant la salle de bain !
Et moi qui pensait avoir prévu un programme trop chargé pour les parents : les autres pensionnaires de Taiko-Ya débarquent à 23 h, se douchent (et nous réveillent...), le lendemain se lèvent à 6 h du mat (et nous réveillent...), puis partent pendant que nous prenons le petit déjeuner. Est-ce encore un voyage d'agrément ou déjà une forme de masochisme touristique ?

La tête au 3ème sous-sol, je me lève puis pars avec maman chercher de quoi petit-déjeuner. En chemin, nous tombons sur une boulangerie au nom marrant, "L'atelier de coquin". Nous y trouvons notre bonheur, enfin presque si maman n'avait pas pris au dernier moment un petit pain qui lui semble sympa, mais qui au final s'avère être fourré au hareng ;-).
Nous déjeunons tranquillement dans la salle commune de la pension puis partons à pied jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche. Contrairement aux jours précédents, il fait un grand ciel bleu et on va pouvoir se balader en T-Shirt !


Notre première destination du jour est le temple Kyomizu-Dera. Le bus nous dépose au pied de la rue qui monte au temple. Ce chemin étroit grimpe bien pendant presque 2 km et le dernier tiers est un goulot d'étranglement où les touristes restent aglutinés pour s'acheter de quoi bouffer ou des souvenirs débiles... Une fois arrivé sur le site proprement dit, c'est beaucoup moins la cohue, à croire que les marchands de souvenirs intéressent plus les touristes que le temple, on se demande bien pourquoi ils sont là ! Parmi les touristes, plusieurs groupes d'écoliers/lycéens dont la principale occupation semble être de se faire prendre en photo en groupe en faisant le symbole peace, ce qui a le don à force d'énerver mes parents ;-).


Ce temple, dont le nom signifie "temple de l'eau pure" en raison de la chute d'eau qui se trouve à l'intérieur de son enceinte, est l'un des endroits les plus célèbres de Kyoto. Il doit cette renommée surtout à la plateforme de son bâtiment principal, ressemblant à un immense échafaudage en bois et soutenue par des centaines de piliers. De là, on a une très belle vue sur Kyoto et les montagnes environnantes, un véritable océan de verdure. Lors de ma dernière visite, en mars 2011, j'ai eu la chance d'assister un soir à des illuminations sur ce site, c'était féérique !


Après une longue visite de ce bel endroit, nous redescendons par un autre chemin, afin d'éviter les blaireaux accros aux marchands du temple. A mi-hauteur, nous prenons un chemin de pélerinage qui à l'origine reliait le site de Kyomizu-Dera au sanctuaire de Yasaka, près du quartier touristique de Gion.
A l'heure actuelle, ce chemin est bien sûr parsemé de marchands de souvenirs mais fait moins artificiel que la rue d'accès à Kyomizu-Dera.

Au bout de la première rue, papa fait une pause à l'ombre pendant qu'avec maman nous allons visiter le site du temple Kodaiji. Ce site abrite d'une part le-dit temple mais également une gigantesque statue de Kannon-sama, la représentation féminine du bodhisattva de la compassion ultime (pour le commun des mortels : un bouddha féminin qui compatit :-)). Vu qu'il fallait payer pour visiter chacun des deux monuments (à Kyoto on paie pour chaque site touristique au moins 500 Yen, soit 3,5€) et que j'avais déjà visité le temple, nous sommes allés voir Kannon-sama. Ce site, dont le nom exact est Ryozen Kannon, est un mémorial consacré aux morts de la 2ème guerre mondiale sur lequel trône une statue creuse de 24 m de haut de Kannon-sama. C'était très impressionnant !
Ensuite, nos estomacs criant famine, nous redescendons au niveau de l'avenue principale et déjeunons dans un resto touristique. Bouffe correcte, mais sans plus.
Ayant fait le plein de calories et de forces, nous reprenons le bus (nous avons chacun un ticket à la journée, pas cher et super pratique) et faisons une halte au sanctuaire de Yasaka. Après Kyomizu-Dera, l'endroit n'a pas grand intérêt et nous poursuivons notre chemin vers le nord, jusqu'au temple Ginkaku-ji.

Ce temple au pavillon d'argent (signification de Ginkaku-ji) est lui aussi une des principales attractions touristiques de Kyoto. Mais vu qu'il est un peu excentré, je n'avais pas encore eu l'occasion de le visiter. Franchement ça vaut le coup !

Ce n'est pas vraiment le pavillon lui même qui fait de ce site un endroit exceptionnel, c'est plutôt l'harmonie de ce bâtiment avec le magnifique jardin et les montagnes qui l'entourent. Pour l'anecdote, le pavillon porte ce nom car il a été construit au 15ème siècle par un shogun voulant ainsi rivaliser avec son grand-père, qui avait pour sa part fait construire un autre bâtiment célèbre, le pavillon d'or (que nous allons visiter demain).
L'intention du shogun était de recouvrir le pavillon d'argent, mais à cause d'une guerre, la construction fut arrêtée et le pavillon ne reçut jamais reçu sa couche argentée.
Dans tous les cas, c'est un site de toute beauté, un de mes préférés de tout Kyoto !
En plus, nous avons eu la chance de le visiter une heure avant la fermeture, donc sans grande cohue touristique.
Directement à la sortie du temple commence le chemin des philosophes, promenade très agréable le long d'une petite rivière, en direction du sud. Mais il se fait tard, la journée a été longue et nous décidons donc de rentrer à la pension.


En soirée, nous allons diner juste à côté, dans un restaurant servant des Obansai, des petits plats très variés et très fins, une des spécialités de la cuisine de Kyoto. Nous avons bien mangé, certains plats étaient même succulents, mais au vu de l'addition, je trouve que le resto d'hier soir était mieux !

mardi 22 avril 2014

Adieu capitale, bonjour capitale !


Le jour se lève sur le lac d'Ayame. Pendant que les parents dorment encore, récupérant de la marche d'hier, je me promène aux alentours de la pension et viens de découvrir le lac qui donne son nom à l'endroit (Ayame-Ike = lac aux Iris). L'endroit est paisible, avec une piste cyclable et un mini sanctuaire shinto. J'aime bien ce coin, c'est un bon point de départ pour aller visiter Nara, mais si je reviens ici, c'est sûr que je coucherais ailleurs !
Je fais les achats pour le petit déj, nous mangeons tranquillement, refaisons les valises puis retournons tous ensemble au bord du lac.

Après cette petite promenade, nous partons pour Kyoto par les lignes Kintetsu. A la jonction de Yamato-Saidaiji, nous faisons une halte et je pars avec maman visiter les restes du palais Heijô, papa restant dans la gare avec les bagages. Durant l'ère de Nara, cet endroit abritait le palais impérial (Heijô est l'autre nom de Nara). Du palais d'origine, il ne reste plus que deux bâtiments qui se font face, mais la distance entre eux (à vue de nez plusieurs terrains de foot...) permet de se faire une idée de l'immensité du site. L'espace entre les bâtiments servait de "salle d'attente en plein air" à toutes les personnes souhaitant obtenir une audience auprès de l'empereur. Quand c'était plein, ils pouvaient prévoir une tente en attendant le bon vouloir du monarque ! Aujourd'hui, des dizaines d'écoliers sont en train de faire un jeu de pistes sur le site du palais impérial.


Nous quittons le palais et ses écoliers pour rentrer à la gare. Ensuite, départ pour Kyoto. Dans le train, nous rencontrons un japonais assez causant qui nous offre des bonbons. Ce monsieur a un ami qui a fait l'école hôtelière en France et tient maintenant une auberge française à Kyoto. Le monde est bien petit ;-).
13 heures, arrivée en gare de Kyoto, pendant 1000 ans capitale du Japon (après Nara).
Nous déjeunons dans une des galeries marchandes (au menu Katsu (viande et poisson panés et fris, miam !)) puis partons faire des courses, papa ayant besoin de vêtements et d'un sac à dos.
Vers 16 heures, départ en métro jusqu'à Karasuma-Oike, l'arrêt de notre pension du jour.
D'après le plan de celle-ci, il faut 10 minutes à pied depuis l'arrêt de métro. Mais avec les bagages et au rythme de marche de papa, les minutes japonaises s'allongent beaucoup. Pour ce genre de distances (avec bagages), il faudrait que je prévois un taxi...

La pension, appelée Taiko-Ya, est une Machi-ya (maison traditionnelle de Kyoto), à l'entrée minuscule, mais toute en longueur. Le bâtiment est superbe, notre chambre est un peu petite, mais très classe, avec vue sur un jardin japonais. Nous sommes à nouveau dans le passage pour aller à la salle de bain, mais pour avoir une chambre au rez de chaussée (obligatoire pour les genoux du paternel) il faut faire quelques compromis...
La pension est bien située, permettant d'accéder à pied à plusieurs sites touristiques et avec plusieurs restos à proximité. Suivant les conseils du proprio, nous allons diner dans un resto de Kushi-Katsu, une sorte de bar à tapas nippon, proposant principalement des brochettes (de viande, poisson, légumes, fruits) plongées dans la fritture.


Vu qu'il est à peine 19 heures, nous sommes tous seuls dans le resto et sommes accueillis comme des rois. Nous nous mettons au bar et dégustons de nombreux petits plats, plus délicieux les uns que les autres et préparés devant nous par le chef cuisto. Nos plats préférés : salade de pommes de terre au shiso (basilic nippon), aux prunes marinées et au sésame ; racines de lotus frittes et jeunes pousses de bambou dans une sauce légèrement sucrée (rien à voir avec ce que l'on trouve en Europe !). Et en plus, ce resto est très abordable ! Si vous allez à Kyoto, allez manger au resto de Kushi-katsu Agari ! En plus la serveuse est super mignone ;-).


En rentrant à la pension, je laisse les parents se coucher puis vais dans la salle commune taper la converse avec le proprio et son employée. Le monde est vraiment petit : la demoiselle est originaire de Sendai (ville dans le grand nord nippon où j'ai passé 5 mois à apprendre le japonais) et habitait dans le même quartier que moi !

lundi 21 avril 2014

Bouddhas, biches, lanternes et machine à laver

7 heures, nous émergeons. Les parents sont assez reposés, mais un peu raides, pas habitués à dormir à même le sol. Nous allons rajouter des matelas pour la 2ème nuit ! N'ayant pas commandé de petit déjeuner dans la pension, je pars avec maman près de la gare pour aller chercher quelques victuailles.
Nous trouvons notre bonheur dans une boulangerie et un supermarché à proximité. Pour le café, un distributeur devant la pension fait l'affaire.

10 heures, départ pour Nara sous un ciel de plomb.
Nous retournons dans le parc, tout d'abord près du temple Kofukuji. Ce lieu de culte s'étend sur une énorme surface et comptait à l'origine plus de 175 bâtiments. Il en reste aujourd'hui une vingtaine, dont plusieurs pagodes, mais malheureusement plusieurs des bâtiments sont bâchés, car en cours de rénovation.

En continuant notre promenade, nous rencontrons à proximité les premières biches, animaux incontournables du parc de Nara. Il y en a des centaines et vu qu'elles sont gavées toute la journée par les touristes de Shika-Senbe (littéralement gâteaux des biches), des espèces d'osties sucrées vendues partout dans le parc, elles ne sont absolument par craintives, au contraire ! Elles ont souvent tendance à vouloir se servir dans les sacs des voyageurs :-).


Malgré le temps toujours bien merdique, nous continuons à pied en direction du Todaiji (littéralement grand temple de l'est), un temple bouddhiste dont le bâtiment principal gigantesque (la plus grande construction en bois au monde !) abrite une statue colossale en bronze, le Daibutsu (grand Bouddha).


Cette salle abrite non seulement le grand Bouddha mais également de nombreuses autres statues de grande taille et de belles peintures murales.
Après cette visite impressionnante, nous ressortons du parc pour aller déjeuner.
Ensuite, départ à pied pour le sanctuaire de Kasuga-Taisha. Nous avions l'intention d'y aller en transport en commun, mais dès que l'on sort de la partie centrale du parc, les bus se font rares (un par heure...) et les arrêts sont bien planqués.


Nous partons donc à pied pour le grand sanctuaire de Kasuga-Taisha. Le chemin qui mène à ce lieu saint du shintoisme (religion d'origine du Japon) est bordé de lanternes de pierre et d'une forêt primaire enregistrée au patrimoine mondial de l'UNESCO. En certaines occasions (au mois de février et en août), les milliers de lanternes sont toutes allumées en même temps. Ca doit être un spectacle fantastique ! Lors de ma dernière visite en 2013 durant les festivités de début d'année, le site était blindé de monde et je n'avais pas pu l'apprécier à sa juste valeur. Aujourd'hui, il n'y a pas de fête au sanctuaire et l'endroit est calme, l'atmosphère très reposante.


Après cette balade zen, nous revenons au centre du parc et prenons un bus d'une des lignes "loop" (ligne circulaire qui fait le tour de Nara) jusqu'à la gare JR (Japan Rail, l'ancien monopoliste du rail nippon). Dans le syndicat d'initiative, nous profitons d'un accès wifi gratuit pour vérifier nos mails puis retournons à pied à l'autre gare de Nara (Kintetsu). De là, nous rentrons en train à la pension.
Ensuite, bain, diner (toujours aussi passable, la proprio ne sait pas cuisiner...), puis soirée TV pendant que les parents dorment. Le soir, la pension est toujours aussi bruyante et malgré mes remarques, ils ont de nouveau lancé une machine à laver à 10 h du soir... C'est clair, je ne reviendrais pas dans cette pension !

dimanche 20 avril 2014

Du Val Noir à la 1ère capitale nippone

08:40: Message du paternel, ils sont bien arrivés à Osaka et vont pouvoir comme prévu prendre le bus de 09:20 pour Nara (arrivée 10:40).
08:50: Je pars à pied pour la gare d'Izumigaoka.
09:19: Départ par la ligne privée Senboku pour Nanba, au centre d'Osaka.
09:47: Arrivée à Nanba. On a beau être un dimanche matin, la station est bondée...
10:01: Départ de la gare d'Osaka-Nanba (gare Kintetsu de Nanba) après 10 min. de marche forcée dans les méandres souterrains et surpeuplés de la plus grande station d'Osaka.
10:29: Arrivée à la gare de Gakuen Mae. J'ai 10 min. pour me repérer et souffler un peu avant l'arrivée des parents.
10:40: Pile à l'heure, le bus Airport Limousine entre dans la gare routière de Gakuen Mae. Madame et monsieur Baubrand en descendent, l'air bien fatigués mais heureux d'être enfin arrivés à destination !


Enfin presque arrivés, il reste encore une toute petite étape, notre hébergement du jour se trouvant à Ayame-Ike, l'arrêt suivant de la ligne Kintetsu, une des compagnies ferroviaires privées de la région Kinki (Osaka-Kyoto-Nara-Kobe).
Ayame-Ike est une toute petite station, on a l'impression d'être en pleine cambrousse et pas dans les faubourgs d'une ville de 365 000 habitants ! Notre pension est à 5 minutes à pied de la gare. Après une petite frayeur, la proprio semblant avoir oublié notre réservation..., nous posons les bagages dans les chambres et partons déjeuner.

Nous n'avons pas à aller bien loin, il y a un petit resto de sushis juste à côté de la pension !
L'endroit est petit, mais sympa, un vrai resto traditionnel, pas la version fastfood avec tapis roulant et sushis pas toujours super frais. Les plats sont bien bons, même si les parents ne s'en sortent pas vraiment avec les baguettes et que le wasabi leur monte au nez :-).


Après ce premier contact avec la cuisine nippone, papa reste se reposer à la pension et je pars avec maman pour le centre de Nara. 15 min. et un changement de train plus tard, nous arrivons à la gare Kintetsu de Nara, située juste à côté de la principale attraction de la ville, le Nara-Koen, un immense parc (502 hectares !) qui abrite une multitude de temples bouddhistes et de sanctuaires shinto.
Je ne vais pas vous refaire un long cours d'histoire, pour ceux que ça intéresse, relisez l'article de janvier 2013, date de ma dernière visite dans ce lieu chargé d'histoire !
Pour les autres, voici la version expurgée : Nara fut la première véritable capitale fixe du Japon, au 8ème siècle de notre ère. Conçue sur le modèle de Xian, l'ancienne capitale chinoise, elle vit le florissement du bouddhisme, religion importée par des moines chinois et coréens 100-200 ans auparavant. L'ère de Nara fut courte, elle ne dura que 70 ans. Les moines bouddhistes ayant pris trop d'influence aux yeux de l'empereur, celui-ci décida en effet de changer de capitale et de s'installer 40 km plus au nord, à Heian-Kyo, l'actuelle Kyoto.

Revenons au présent : sous un temps très maussade et frisquet, nous nous baladons une petite heure dans Nara, surtout autour du temple Kofukuji et dans les petites rues commerçantes au sud de la gare.

Ensuite, maman dormant presque debout, nous rentrons à la pension.
Après un brin de toilette et s'être mis à l'aise dans des yukata (léger kimono que l'on porte après le bain), nous dinons dans la chambre. Les genoux de papa ne lui permettant pas de s'asseoir par terre (ou plutôt il ne pourraît plus se relever...), nous demandons une chaise à la proprio.
Le diner est moyen et pas très chaud, mais avec une bonne bière tout passe !
A 19h30, les parents dorment déjà, on les comprend la journée fut très très longue depuis leur départ de Lyon !
Quant à moi, jusqu'à 23 heures, je regarde le hit parade de l'ère Showa (1926-1989), une sorte d'équivalent nippon de Pascal Sevrant.


En effet, impossible de dormir en raison du bruit : nos chambres, mitoyennes, sont bordées par un couloir qui mène à la salle de bain et aux toilettes. Il y a donc tout le temps du passage et pour couronner le tout, à partir de 21h30 quelqu'un a la bonne idée de lancer une machine à laver et j'ai l'impression d'être dans le tambour. Grrrr !!
Heureusement avec de la bière et des boules Quies, j'arrive enfin à sombrer dans les bras de Morphée.

samedi 12 avril 2014

Poissons, cerisiers, joujoux, cacahouètes et marche à pied


Après quelques ballades intéressantes mais sans grand intérêt narratif et quelques journées studieuses (il faut bien bosser un peu de temps à autre ;-)), je reprends la plume pour vous raconter une nouvelle longue journée dans Osaka.
Aujourd'hui, départ vers 8 heures pour le marché au poisson de Daikokucho. Ce marché, un peu semblable aux halles de Rungis ou de Lyon, reste ouvert deux fois par mois jusqu'à midi, ce qui permet au grand public de profiter un peu des produits habituellement réservés aux professionnels de la gastronomie ou aux lève-tôts (l'heure de fermeture habituelle est à 9 h).
Thon, dorade, langouste, oursins, crabes, coquillages en tous genres, ainsi que des légumes frais, marinés et de nombreuses racines, comme par ex. du wasabi frais, le choix est exhaustif. Nous flanons dans les allées, nous retenant d'acheter trop de produits frais, vu que nous n'allons rentrer à la maison que tard le soir et que nous risquerions alors de sentir comme Ordralphabetix, le poissonnier grincheux du village des irréductibles gaulois ;-).
Après avoir contemplé les richesses des océans, il est temps de les déguster, j'ai faim ! De nombreux petits restos autour des halles invitent à venir savourer les produits de la mer. Nous choisissons un endroit spécialisé dans les Kabayaki, un plat à base d'anguille, véritable délicatesse de la cuisine nippone. Ca n'est pas donné (12€ pour une petite portion), mais franchement c'est un de mes plats préférés. Il faut dire que cela n'a rien à voir avec les anguilles que l'on trouve en Europe. Elles sont beaucoup plus petites et servies après une préparation longue et compliquée. Le résultat est tout simplement fabuleux, ca fond dans la bouche avec un léger goût de fumé, miam !


Rassasiés et heureux, nous reprenons le métro en direction du nord, pour l'arrêt de Tenmabashi, où j'ai déjà pû admirer les cerisiers en fleur la semaine dernière. Notre destination du jour est également à proximité des berges du fleuve Ogawa, mais dans un endroit habituellement inaccessible au public, le jardin de l'hôtel de la monnaie d'Osaka, Tôrinuke.

Ce petit jardin (350 arbres) est réputé car il abrite plus de 130 variétés de cerisiers provenant de toutes les régions du Japon, certaines très rares, aux fleurs présentant des coloris inhabituels tels que le vert ou le jaune. Le jardin Tôrinuke n'est ouvert au public qu'une semaine par an, il y a donc foule... Des centaines de japonais, chinois, coréens ainsi que de nombreux européens/américains sont venus pour profiter de la floraison de ces arbres d'exception. Il y a un sens de visite et on entend en permanence par mégaphone la police invitant à avancer afin de permettre au flux humain d'avancer... Malgré la cohue, nous pouvons bien profiter de l'endroit et  admirer des fleurs assez différentes de ce que j'ai vu jusqu'à présent, formant des "amas" et ressemblant un peu à des roses ou des hortensias. Sur les berges du fleuve Ogawa, la floraison est quasiment terminée mais dans ce jardin, ce n'est pas le cas, les arbres ayant un cycle beaucoup plus tardif.
Ensuite, nous fuyons la foule pour aller reprendre le métro à Kyobashi, à 20 minutes de marche du jardin.
Notre prochaine étape, le quartier de Matsuyamachi, où je suis déjà allé avec ma copine Tomoko la semaine dernière. Je voulais absolument montrer à Kumiko les magasins de jouets et tout comme moi elle est enchantée et nous trouvons à nouveau plein de bricoles inutiles mais qui feront prochainement le bonheur de Louis, Juline, Yanis et Thais, sans oublier de la petite Kumiko ;-).


Après ce petit retour en enfance, nous reprenons le métro pour le plein centre d'Osaka, le quartier de Nanba. D'habitude, j'évite d'y aller car c'est toujours blindé de monde et très touristique. Mais quand on quitte les rues principales, surtout la galerie marchande de Shinsaibashi et Dotonbori, on découvre encore des rues à l'atmosphère authentique, pas encore perverties par le tourisme de masse ou les monstres architecturaux du Japon moderne.

Fourbus par les kilomètres parcourus à pied depuis ce matin, nous nous posons dans un café vieillot mais bien agréable et dégustons un petit jus avec des cacahouètes en lisant des mangas ;-).
Requinqués par la caféine et l'arachide, nous sommes de nouveau prêts à affronter la foule dans les rues d'Osaka :-).

Nous nous balladons assez longtemps dans Nanba où les petites rues viellotes alternent avec des énormes bâtiments au style improbable, presque surréaliste. Vers 18 heures, nous nous rendons en métro à Tengachaya, la dernière étape de cette journée marathon. Nous dinons à Ten, notre Isakaya préférée, en compagnie des habitués que nous connaissons bien. Comme d'habitude, tout est délicieux et l'atmosphère de l'endroit toujours aussi agréable. Si notre planing le permet, je vais essayer d'y retourner avec mes parents à la fin de leur voyage.
A 22h30, nous sommes enfin à la maison, exténués, mais satisfaits de notre journée. Allez, une bonne douche et au dodo !

samedi 5 avril 2014

Le bonheur des grands enfants

Aujourd'hui la petite Kumiko, 5 ans 1/2 est très heureuse. Elle part visiter le musée des transports d'Osaka et va pouvoir monter dans une vrai locomotive ! Elle adore les trains et quand elle sera grande, elle sera conducteur de locomotive à vapeur !
Il est 9h30, le musée n'est pas encore ouvert, mais déjà beaucoup de gens font la queue dehors. Ce week-end, c'est la toute dernière occasion pour aller visiter cette vénérable institution (qui existe depuis 52 ans), car il va fermer définitivement ses portes et n'existera plus, à partir de 2016, que fusionné avec le musée de Kyoto.  Je n'étais pas très chaud pour aller visiter ce genre d'endroit, car contrairement à la "petite Kumiko", je ne suis pas franchement accro aux trains, mais au final ce musée s'avère très intéressant, avec non seulement beaucoup de trains mais également des avions et des voitures. C'est bien dommage qu'il ferme !

A midi, nous achetons dans un wagon restaurant  des eki-ben (l'équivalent nippon du sandwich SNCF mais bien bien meilleur !). Comme le reste du musée, ce wagon est bondé et nous devons aller ailleurs pour déjeuner. J'ai pris du tako-meshi (riz avec des morceaux de poulpe cuits et des légumes dans le genre épinard) et Kumiko un bento plus classique. En fait, le contenu n'était pas très important, Kumiko voulait surtout les acheter car il s'agit d'éditions "collector", spécialement fabriqués pour la fermeture du musée, avec des emballages spéciaux. Et franchement, pour le prix (chacun 1.000Yen, soit 7€), tout est vraiment très bon, presque de la qualité d'un petit resto !


Vers 13h30, nous quittons le musée des transports à l'entrée duquel le flux de visiteurs est toujours aussi important. Nous nous rendons ensuite à proximité de Nipponbashi, en plein centre d'Osaka, dans le quartier de l'électronique, "Den-Den-Town" (littéralement, la ville de l'électricité), pour aller m'acheter un rasoir électrique et voir les ordinateurs. 


Arrivé sur place, je me rends compte que ce quartier regorge non seulement de magasins d'électronique en tous genres mais est également le paradis des Otaku (fans de mangas, dessins animés et jeux vidéos nippons) avec pleins de magasins spécialisés dans la vente de figurines et autres produits dérivés. Je suis aux anges et ce coup-ci c'est moi qui ait de nouveau 5 ans 1/2, âge auquel j'ai découvert pour la première fois les dessins animés japonais sur Antenne 2 et FR3 ! 

A l'intérieur, c'est du bonheur à l'état pur ! Des étagères remplies jusqu'au plafond de figurines de toutes les séries connues en Europe et d'autres jamais exportées. Au détour d'un couloir, je manque de faire une syncope : dans une vitrine se trouvent deux Goldorak de 20-25 cm, un seul, l'autre dans sa sa soucoupe. Je me précipite vers un vendeur pour demander combien ils coûtent, mais il s'agit malheureusement de modèles d'exposition qui ne sont pas à vendre :-(. Par contre, il a en stock deux coffrets Goldorak avec soucoupe plus Alcorac et Venusiac ! C'est encore mieux !!! Chaque coffret coûte 18.000Yen (env. 130€). Je n'ai pas suffisamment d'argent sur moi et c'est une belle somme, mais bon on ne vit qu'une fois ! Je vais sûrement revenir très bientôt pour acquérir cette perle rare (pour un petit garcon des années 70 ;-)).
Nous passons plus d'une heure dans les magasins de ce quartier et au final ne ressortons pas complètement les mains vides : nous achetons des figurines de la série "Lupin the 3rd" (Edgar la cambriole en francais) pas chères du tout, en tout nous ne dépensons qu'env. 15€ !


Par contre, je n'ai pas encore de rasoir électrique :-). On continue donc notre ballade dans le quartier, cette fois-ci en résistant à la tentation des boutiques de figurines et trouvons enfin mon accessoire de rasage.
Ensuite, petit passage à Tamatsukuri, un autre arrêt sur la même ligne de métro, mais qui ne présente pas grand intérêt, à par peut-être le petit resto où nous nous régalons d'Inari-Sushi, d'Ohagi et d'un plat d'Udon au boeuf. C'est sur ce petit a parte culinaire que se termine cette belle journée !