vendredi 18 mars 2011

Montagne sacrée dans la poudreuse et retour au bercail

Je ne sais pas si c'est grace aux bouchons anti-bruit d'Olivier ou si j'étais trop fatigué pour entendre quoi que ce soit mais j'ai bien dormi cette fois-ci.
Dernier petit déjeuner au Gojo Café en compagnie de Patrick, Olivier et Trine. Après avoir refait mon sac, je dis au revoir à tout le monde puis pars pour Ohara, 1 montagne sacrée au nord de Kyoto. 2 trains, 1 bus et 1 heure plus tard, j'arrive dans le village de Ohara où il commence à neiger... Hier encore il faisait 18°C et je me suis baladé en T-shirt. Je ne sais pas si c'est lié aux suites du tremblement de terre mais la météo est très bizarre et complètement atypique. Théoriquement, à la mi-mars il fait chaud, la floraison des pruniers est quasi terminée et celle des cerisiers commence doucement. Au lieu de ca, il neige !

Le site de Ohara est immense avec pas loin de 20 temples, malheureusement tous payants (en moyenne 7€ par temple). Je commence par le Sanzen-in, 1 temple boudhiste entouré d'un jardin idyllique avec de petites statues de jizo (portes-bonheur à l'allure enfantine) quasiment encastrés dans des tapis de mousse vert brillant.

C'est magnifique et me fait vraiment penser à certaines scènes du chef d'oeuvre animé de Myasaki Hayao, "Princesse Mononoke". Le tout sous une giboulée de neige, vraiment très beau. Vu qu'il neige 1 peu trop fort, je me réfugie dans une maison de thé qui surplombe la prairie aux jizos et savoure du thé vert (macha) et du thé au shiso (1 sorte de basilic nippon) qui est offert gracieusement aux visiteurs.


Ensuite, je visite 4 ou 5 autres temples, également intéressants mais pas aussi marquants que le Sanzen-in. Le temps est très bizarre, 1 averse de neige, 15 min. d'éclaircie, 1 nouvelle averse de neige.
Frigorifié, fatigué et presque à court d'argent (à 7€ le temple rien d'étonnant...), je redescend de la montagne plus tôt que prévu et repasse à la Gojo Guest House pour récupérer mon sac à dos que je leur avais laissé.
Ensuite, 2 h de trajet et de nombreux changements pour rentrer à Izumigaoka, la banlieue où habite la famille de Kumiko.

jeudi 17 mars 2011

Orgie de temples, images futiles et le paradis du porc mariné

Mon dieu que j'ai mal dormi ! Ma chambre donne côté rue et la rue en question est une 2x2 voies... 1 peu vaseux, je déjeune tranquillement en discutant avec Olivier et Patrick, les 2 francais. Olivier me donne des bouchons anti-bruit, avec ça la nuit prochaine devrait être plus reposante ! Ensuite, je loue 1 des vélos de la pension (5€/jour, pas cher !) et repars en vadrouille.

Tout d'abord, je traverse le marché de Nishiki, LE marché couvert de Kyoto. C'est très sympa si on n'a jamais vu ce genre d'endroit, mais pour ma part j'ai déjà vu mieux à Osaka. Je ne m'attarde pas et me rend ensuite au musée international du manga.
Ce musée est 1 vrai rêve pour les amateurs d'images futiles (traduction littérale de "manga"). C'est 1 mélange de musée et de bibliothèque, par contre il faut lire sur place il n'est pas possible d'emprunter les mangas. Il y a des murs entiers de bandes dessinées (en japonais bien sûr mais aussi en francais, chinois, vietnamien et même malais !), classées soit par ordre syllabique (selon l'alphabet hiragana), soit au 2ème étage par ordre de date de parution. Cette dernière section est particulièrement intéressante. Les créateurs du musée ont sélectionné pour chaque année depuis 1950 les mangas les plus marquants et chacune des séries correspondantes est disponible en intégralité. Ayant peur de trop sombrer dans la lecture et d'oublier de repartir, je me suis contenté de feuilleter les mangas qui me semblaient intéressants et que je ne connaissais pas. J'ai pris des notes et vais à l'occasion me renseigner si des traductions existes. Si jamais j'ai l'occasion de repasser à Kyoto, je consacrerai 1 jour entier à ce musée pour vraiment en profiter et pouvoir m'immerger à fond dans ce monde extraordinaire.
Des images encore plein les yeux, je remonte sur mon compagnon à deux roues et fais le tour non pas des bars (pas encore !), mais des temples de Kyoto. Bien sûr à force on a 1 peu l'impression de voir toujours la même chose mais il y a tout de même 1 variété immense de styles, de contenus (par ex. 1 temple comprenant 1000 statues de boudha entourant le boudha aux 1000 mains) et de manière générale j'adore l'atmosphère qui se dégage de ces endroits paisibles.


 Les jambes et les fesses en compote, je repasse à la pension pour prendre ma serviette et mon shampoing et vais prendre 1 bain dans 1 sento à 5 min. à pied de la Gojo Guest House. Encore plus petit que celui d'avant-hier, avec 1 seule grande baignoire, l'endroit est tout de même très sympa, très couleur locale. Après 1 bain bien relaxant, au moment de me rhabiller, 2 petites filles, les filles ou petites-filles du propriétaire, rentrent dans le vestiaire des hommes et se mettent à papoter avec 1 papi, nu comme un ver, lui disant que "de toute manière les hommes sont bien arrogants, même quand ils se balladent le zizzi à l'air" (citation fidèle et traduction littérale !). Et ces pitchounes sont hautes comme 3 pommes et n'ont même pas 5 ans !

Après cet épisode haut en couleur, je réenfourche mon vélo et vais manger dans 1 resto de gyoza (raviolis nippons fourrés à la viande et au tofu). La portion était 1 peu petite à mon goût mais sinon, délicieux !
De retour à la pension, je m'installe au café pour boire 1 bière bien méritée. Au départ, je discute avec Eiji, le gérant de la pension, qui est vraiment très sympa, puis avec les autres étrangers. La soirée est longue, très intéressante, avec entre autres des séquences photo pour "smile japan", 1 mouvement Internet spontané de pensions japonaises pour montrer que malgré la gravité de la situation actuelle, tous les voyageurs ne sont pas pris de panique et peuvent quand même profiter de leur séjour au Japon. Voici l'adresse où vous pouvez voir votre humble serviteur : le sourire du Fukusuke.
Alors que la plupart des personnes présentes vont se coucher, Eiji propose d'aller diner une deuxième fois avec lui et un de ses amis. Trine, une jeune danoise, et ma pomme acceptent et c'est parti pour la bouffe de minuit !
Dans un bar-restaurant qui sert à manger jusqu'à 4 h du mat (!), nous buvons de la bière et du saké en savourant de petits plats (otsumami = en-cas pour accompagner l'alcool) et des nouilles Udon. Parmi les otsumami, 1 était vraiment exceptionnel, "ni buta", des fines tranches de porc marinées dans de la sauce soja et du mirin (1 produit sucré dérivé du saké) puis grillées. 1 véritable illumination gustative ! Au final, il est 2 h du mat quand je retrouve mon lit, bien bien fatigué.

mercredi 16 mars 2011

Exode, bain de culture nippon et rencontres internationales

Aujourd'hui encore, récit à deux facettes : d'une part, la suite du compte-rendu de mon séjour à Kyoto et d'autre part quelques réflexions sur la catastrophe du Tohoku.

Après une période d'apathie fataliste, les secours commencent enfin à prendre forme. Dans tout le Japon, des collectes de dons sont organisées (dans les temples, les stations de métro, par des organisations caritatives et même les joueurs des grandes équipes de baseball) afin de venir en aide aux gens qui ont tout perdu. D'ailleurs, les japonais font preuve d'une très grande solidarité. Les personnes dont la maison est encore intacte accueillent ceux qui n'ont plus de toit, d'autres font à manger pour les réfugiés qui couchent dans des gymnases gares et autres salles de conférence. Malgré la destruction d'une grande partie de l'infrastructure, la menace nucléaire toujours très grave, ces petits gestes sont une lueur d'espoir et donnent un peu de baume au coeur.

Les étrangers, résidant au Japon ou simplement en visite, fuient quant à eux en masse. Durant mon séjour à Kyoto, j'en ai rencontré plusieurs, complètement paniqués, qui avaient quitté Tokyo en catastrophe et s'efforcaient de prendre le plus rapidement 1 vol depuis Osaka, dont l'aéroport est naturellement complètement saturé. Je reçois de nombreux messages me conseillant moi aussi d'abréger mon séjour. Pour l'instant, à Osaka tout est absolument normal. Bien sûr, si la situation à Fukushima venait à s'aggraver et qu'il y a un risque de contamination de la région où je me trouve, nous aviserons immédiatement. Je quitterais alors le pays, vraisemblablement en même temps que Kumiko et nous enverrons le reste de sa famille à Kumamoto, ville située à 800 km au sud d'Osaka. Je ne sous-estime pas la gravité des choses, je sais qu'un nuage radioactif se déplace très rapidement, je suis juste réaliste et m'efforce de ne pas céder à la panique générale. Nous allons suivre les infos de très près, aussi bien japonaises, qu'étrangères et on verra.

Passons à présent à des choses un peu plus gaies, le 2ème jour de mon séjour kyotoite (14.03).

Après une nuit difficile (mon voisin de chambre est bien gentil mais ronfle comme un 38 tonnes...), petit déjeuner à l'européenne puis promenade sous le soleil en direction du palais impérial, situé à une petite demi-heure à pied. L'ancien palais des empereurs nippons se trouve dans un parc immense et malheureusement je ne peux pas rentrer car pour le visiter, il est nécessaire de s'inscrire la veille avec son passeport et en plus l'entrée coûte 1000 Yen (10€). Les japonais ne peuvent pas le visiter, juste les étrangers. C'est débile mais c'est comme ca... Un peu dégouté, je me ballade dans le parc, joli mais trop gigantesque à mon goût puis continue à pied en direction du château Nijo, la résidence secondaire du 1er shogun de l'ére Edo, Tokugawa Hieyasu. Bien sûr, en chemin je me paume et pars dans la direction opposée, sans commentaire...

Cette nouvelle preuve de mon sens de l'orientation magique, car inexistant, me permet toutefois de découvrir, au détour d'une ruelle, un fabricant de tofu, magasin qui a pratiquement disparu dans tout le Japon, à part à Kyoto, la ville par excellence de préservation du patrimoine nippon.

M'étant trop éloigné du château pour l'atteindre à pied, je rejoins la station de métro la plus proche et arrive enfin à destination.

Toutes ces péripéties n'ont pas été vaines, l'endroit est magnifique. Situé dans un très beau parc avec beaucoup de pruniers en fleur, le chateau est très intéressant. A l'époque du shogunat, le protocole était très complexe et avant d'être recus par le shogun, les seigneurs féodaux devaient passer par plusieurs "pièces d'attente", suivant leur rang. Tout autour de ces pièces, le sol est recouvert d'un parquet spécial sur lequel n'importe quel mouvement fait 1 bruit infernal, rappelant le cri d'un oiseau. Ce système est une défense passive empêchant toute intrusion hostile dans le bâtiment.

La décoration de l'intérieur du château est magnifique, surtout les peintures des portes coulissantes en bois et des murs, représentant des scènes très épurées de la nature japonaise.


Ayant fait le plein de culture et de pruniers, je repars en métro vers l'est, jusqu'à la station Higashi Yama pour aller visiter un musée des arts traditionnels nippons. En chemin, je tombe sur un magasin de mochis, sucreries japonaises à base de riz collant et de haricots de soja. Elles ne sont pas données, 1,5€ pièce, mais délicieuses !


Quant au musée, c'est un endroit passionnant avec des présentations détaillées de tous les arts traditionnels japonais (par ex. fabrication et teinture des kimonos, sculpture des ornements en pierre des temples, fabrication de peignes, meubles, flèches, arcs, cordes, etc...). Tout est expliqué étape par étape, également en anglais, avec des petites vidéos où l'on voit les artisants travailler.

Après cette nouvelle immersion dans le patrimoine nippon, récupération des bagages à la pension d'hier puis trajet en train local jusqu'à la Gojo Guest House où je vais passer les 2 prochaines nuits. Vieille maison traditionnelle entièrement renovée avec 1 café au rez-de-chaussée et les chambres au 1er, l'endroit me plait dès mon arrivée. Le gérant, 1 japonais très cool, cheveux longs, bonnet de ski en permanence vissé sur le crâne, est bien sympa.
Je pose mes clous puis repars en vadrouille dans le centre de Kyoto, en passant par Gion, le quartier touristique par excellence où l'on croise de nombreuses Mayko (en gros, geisha en apprentissage) plus ou moins authentiques (d'après Kumiko 1 bonne partie sont juste costumées et se balladent pour les touristes). Arrivé dans les Shotengai de Kyoto (arcades marchandes) qui n'offrent en soi rien de particulier à part la jeunesse nippone dans toute sa splendeur (ou son horreur suivant les goûts...) et un magasin tout à 100 Yen (1€) où je m'achète 1 mini-réveil très sympa, surtout vu le prix, qui va me servir de montre.

Ensuite, retour à la pension, 1 petit café et du repos jusqu'à la tombée de la nuit puis excellentes ramen (soupe de nouilles nippones avec des pousses de soja et des lamelles de porc) dans un bouiboui très authentique. Bien rassasié, je pars à pied jusqu'au temple boudhiste Kiyomisudera où ont lieu des illuminations. Ce temple, construit sur des sortes de pilotis, est très impressionnant et de nuit l'atmosphère est assez magique, très paisible et propice au recueillement. Partant de ce temple, un chemin illuminé par des milliers de lanternes permet de rejoindre un autre temple, shinto celui-là, de Yasaka. Comme de bien entendu, les ruelles sont jonchées de magasins de souvenirs, de bouffe et autres portes-bonheur. Déjà bien fatigué, je ne vais pas jusqu'au bout et rentre à la Gojo Guest House. Tous les gens logeant sur place, en grande majorité des étrangers, sont dans la partie café et parlent de la situation dans le nord en buvant de la bière. Après avoir brisé la glace autour d'une bière, nous sympathisons. Outre ma pomme se trouvent là un couple de hollandais, 2 francais (de Lyon et 1 s'appelle lui-aussi Olivier !) et 1 américain. Au vu des problèmes à Fukushima, ils ne paniquent pas mais ont décidé de repartir d'Osaka et non pas de Tokyo comme prévu initialement. Malgré la fatigue, nous papotons assez longtemps et il est prêt de minuit quand je monte me coucher. Dans ma chambre, 1 dortoire pour 8 personnes, se trouvent 2 italiens de Milan, dont 1 assez excentrique qui ne me parle qu'en japonais. Il habite à Tokyo où il apprend le japonais mais contrairement aux autres étrangers, lui il panique à mort et veut rentrer le plus vite possible en Italie.

mardi 15 mars 2011

Fukushima, cauchemard éveillé / Kyoto, fol espoir de sérénité

A Kyoto depuis avant-hier, j'essaie, malgré les évènements actuels, de profiter de mon sejour, mais franchement ce n'est pas facile. La situation est toujours aussi bizarre. Ici tout le monde continue son train train quotidien et dans le nord on compte les morts et les centrales sont sur le point d exploser...

Waru Yume (cauchemard)

La bétise, préméditée ou non des autorités japonaises quant au choix de l'emplacement des centrales nucléaires me met dans une rage noire. Implanter de telles installations dans la region la plus susceptible d'être touchée par les tremblements de terre, ce n'est meme plus de la bétise, c'est presque un crime contre l'humanité. Tohoku, la région de l'épicentre, était un endroit d'une telle beauté, avec tant d'histoire, ça me rend bien triste de penser que tout est à present sous les flots ou les décombres, sans bien sûr parler des pauvres gens sur place.
J'ai effectué 2 séjours à Sendai pour apprendre le japonais, en 2002 et 2005. J'ai beaucoup aimé la ville et ses habitants et à présent tout est detruit. J'ai tenté à plusieurs reprises en vain de contacter les gens que je connais sur place. Je ne sais absolument pas s'ils ont survécu au désastre....

Kyoto no heiwa (Kyoto, havre de paix)

Depuis mon arrivee dans l'ancienne capitale nippone, je marche beaucoup, visite de nombreux temples et trouve même le temps de faire des randonnees en montagne. Voici le récit du 1er jour de mes "aventures" :

13.03: Randonnée en montagne, vive les bains et le curry !

Départ aux aurores de Sakai, la route est longue. Première destination du jour, Kurama, village dans les montagnes au nord de Kyoto. 3 h et 3 changements de moyen de transport plus tard, arrivée à Kurama dans un train très sympa, conçu pour profiter du paysage sans se prendre de torticolis.

Le site de Kurama se compose de plusieurs temples répartis sur toute la montagne. Un chemin de pélerinage relie Kurama à Kubine, de l'autre côté de la montagne en passant par tous les temples. L'endroit est magnifique avec des arbres immenses, mais les temples sont très neufs, reconstruits encore et encore en raison d'incendies répétés au cours des ans.


La randonnée n'est pas bien longue, en 2 h j'arrive sans me presser à Kibune. Cette bourgade est ultra-touristique mais le cadre très beau, au bord d'une rivière qui enchante avec ses nombreuses chûtes d'eau. Après avoir bien rentabilisé mon appareil photo, je redescend à pied jusqu'à Kibuneguchi, la gare la plus proche. Ensuite, je refais en train 1 partie du trajet en sens inverse et m'arrête au nord de Kyoto, où je vais coucher ce soir.


Ma pension du jour, appelée Waraku-An, est une maison traditionnelle kyotoite entierement restaurée par 1 corse, le mari de la proprio. C'est un bel endroit paisible et pas cher du tout, chose assez rare à Kyoto.

Petite pause, puis ballade dans les environs. Le temple shinto le plus proche, Heian Jingu, est vraiment immense et bondé de touristes. Je fuis le plus rapidement possible et trouve un endroit beaucoup plus intéressant et surtout beaucoup plus tranquille, Kurodani, un espèce de "complexe spirituel", composé de temples boudhistes, shintos, d'un très beau cimetière et de pagodes.


 Apres cette grande promenade, repos bien merité dans un sento. Contrairement à un onsen, il ne s'agit pas d'une source d'eau chaude mais d'un bain public traditionnel. C'est un endroit 1 peu hors du temps, tenu par des grands-meres jumelles.
Bien relaxé et un peu fatigué, je vais diner dans un snack qui fait 1 très bon "katsu-kare" (curry avec une escalope panée coupée en tranches). Autant la bouffe etait excellente, autant l'ambiance était quasi glaciale et pour combler le tout ils ne servaient pas de bière ! 1 peu frustré, je passe au supermarché du coin et achète du Chu-Hai (cocktail à base d'alcool de riz et de limonade, existe en de nombreux parfums) et des haricots salés. Je savoure le tout dans la pièce commune de la pension en papotant avec 1 de mes voisins de chambrée, 1 retraité de Yamaguchi (la province la plus au sud de l'île de Honshu). C'est un fan des trains locaux et il compte rentrer le lendemain en tortillard --> 11 heures de trajet. Il faut vraiment aimer le train :-).

samedi 12 mars 2011

Jishin

Ces deux syllabes font à la fois partie du quotidien des Japonais et représentent l'épée de Damocles qu'ils ont tous au-dessus de la tête. Je suppose que vous avez déjà deviné leur signification : séisme.
Au vu des événements, aujourd'hui pas de bafouille rigolotte, plutôt une réflexion sur ce qui vient de se passer. Sur place, la situation est assez surréaliste : à Osaka (là où je suis actuellement) tout est normal, la vie poursuit son cours, comme s'il ne s'était rien passé. Il suffit pourtant d'allumer la TV pour se prendre l'état d'urgence en pleine face. Il n'y a plus aucune émission normale, juste des reportages sur le tremblement de terre sur toutes les chaînes. Parmi toutes les images plus horribles les unes que les autres, une petite anectode qui fait "1 peu" sourire : sur la plupart des chaînes les présentateurs portaient tous des casques de chantier, alors qu'ils étaient bien en sécurité dans leurs studios et que leurs collègues en arrière-plan quant à eux n'en avaient pas... Heureusement que contrairement au séisme le ridicule ne tue pas....
Autre chose bizarre mais beaucoup plus alarmante : alors que les journalistes parlent à longueur de journée des dégats, du nombre de victimes et montrent des gens dans les abris, par contre le risque d'accident nucléaire est minimisé. Quand je regarde la TV nippone, dans les centrales touchées ils essaient de faire baisser la température et la population a été évacuée dans un rayon de 20 km, mais il n'y a aucun risque d'irradiation, c'est tout. Quand je lis les journeaux étrangers sur Internet, on est au bord d'un nouveau Tchernobyle. Que croire ?
Je pars demain à Kyoto pour quelques jours mais franchement le coeur n'y est pas vraiment. On se sent si impuissant et décontenancé.... Je devais retrouver 1 ami français, mais comme on pouvait s'y attendre, il a décidé d'annuler son voyage. Je vais tout de même essayer de profiter de mon séjour. Je reviens mercredi soir et vous raconterais tout ça.

jeudi 10 mars 2011

Je ne suis pas venu pour des prunes !

Hé bien si ! A peine arrivé au pays du soleil levant, j'ai pu me faire 1 petit "ume mi" (littéralement voir les prunes) dans un parc à 5 min. à pied de la maison des parents de Kumiko.

Mais ne précipitons pas les choses et commençons par le commencement : le voyage, que je vais vous décrire brièvement.
Mardi matin, 8h15, je quitte mon appartement surgelé d'Offenbach (plus de chauffage depuis 2 jours en raison d'une big fuite dans le circuit...) et monte dans 1 taxi. Je ne suis pas crésus mais en raison d'une grève annoncée dans les transports en commun (comme par hasard le jour de mon départ...), je n'ai pas trop le choix... Ensuite, voyage sans problème entre Francfort et Osaka avec 1 escale à Helsinki. Bouffe médiocre et quantités insuffisantes mais bon à part la fois où j'ai eu droit à 1 "upgrade" gratos en business class les repas dans les avions c'est toujours plutôt la cantine que le 3 étoiles. Ayant visionné 3 films en 9 h, je n'ai évidemment quasiment pas dormi. Parmi les longs métrages, 1 était franchement excellent, le dernier chef d'oeuvre des frères Coen, True Grit, 1 western à la fois drôle et tragique avec de très bons acteurs dont 1 Jeff Bridges très en forme !
Mercredi matin, 10h (heure du Japon), arrivée pile poil à l'heure à Osaka. Ensuite, en moins de 3/4 h, contrôle du passeport, valise récupérée, douane passée (après contrôle du contenu par 1 fonctionnaire qui voulait juste taper la converse avec 1 étranger...) et achat du ticket de bus pour Izumigaoka, la banlieue de Sakai (30 km au sud d'Osaka) où je vais loger.
11h50 : arrivée à Izumigaoka. 12h15 : enfin à destination, 20h après mon départ. Ensuite, après-midi repos à la casa della mia ragazza et à 22h au dodo.

Ce matin, réveil à 8h, bien reposé. Petit déjeuner euronippon (café + patisseries japonaises aux haricots de soja) puis grande ballade dans le parc à proximité. Hop, la boucle est bouclée, nous sommes de retour dans les pruniers ;-).


La floraison des pruniers, bien que moins connue en occident que celle des cerisiers, est elle aussi très appréciée des japonais et presque aussi belle à mon umble avis.
Après avoir mitraillé comme 1 vrai japonais avec mon Canon à objectif scié, le panneau ci-contre attire mon attention à proximité d'un plan d'eau :

Le plan d'eau en question est en outre entouré d'espèces de barrières en pierre qui rendent l'accès bien difficile.
Comme le cliché ci-dessous le prouve, cela ne rebute pas vraiment les visiteurs et montre que les nippons ne sont pas les gens si ordonnés et respectueux des règles que les clichés voudraient bien nous le faire croire :


C'est sur cette leçon d'anti-clichographie que je termine cette première longue bafouille, Kumiko m'appelle pour diner. Au menu : sashimi et oden, miam !

mardi 1 mars 2011

日記の復活 - Still Alive!

Debout ! On se réveille !

Quel fainéant ce blog. Depuis la fin du périple québecois, il n'arrête pas de roupiller !
Mais bon, on le comprend un peu : un carnet de voyage sans voyage c'est pas très passionnant...

Après une année 2010 difficile et sans périple notable, je commençais à avoir des fourmis dans le sac à dos. Fort heureusement la disette aventureuse touche à sa fin, je pars mardi prochain (08.03) pour le pays du soleil levant rejoindre la miss Kumiko et vais y rester 3 semaines.
La valise, toute belle, toute neuve, n'attend plus qu'à être remplie !


Pour l'instant, le planning du séjour n'est pas encore tout à fait fixé mais voici quelques idées : visite de Kyoto puis tour du lac Biwa ; voyage en direction d'Hamamatsu, ville à env. mi-chemin entre Osaka et Tokyo pour rendre visite à un copain japonais. Autres activités prévues : apprentissage du japonais, bonne bouffe et Onsen (bains nippons) ;-).

A la semaine prochaine en direct d'Osaka :-).